Intervention de Aline Archimbaud

Réunion du 2 octobre 2012 à 9h30
Débat sur l'économie sociale et solidaire

Photo de Aline ArchimbaudAline Archimbaud :

Il y a là un gisement colossal d'emplois durables et soutenir cette démarche serait, monsieur le ministre délégué, réellement contribuer à la relance industrielle que le Président de la République a appelée de ses vœux et à laquelle nous travaillons tous.

On pourrait aussi envisager la mise en place de dispositifs d'appui à ces salariés, qui ne se limiteraient pas à un soutien financier de l'État ; cette aide pourrait prendre la forme d'un encouragement à des réseaux d'accompagnement de salariés. Dans la période de crise et de mutation que nous connaissons actuellement, il y a là aussi une opportunité de créer de nouvelles entreprises et de répondre à nos objectifs. Ainsi, favoriser une mutation industrielle répondrait à notre volonté de mettre en place une transition énergétique.

En cette période de crise financière, économique, sociale, écologique, en cette heure où nous observons une montée préoccupante de la précarité et du chômage, mais où nos concitoyens expriment aussi une aspiration démocratique, l'économie sociale et solidaire démontre qu'il est possible de faire autrement, de créer des structures viables économiquement tout en respectant l'humain.

L'économie sociale et solidaire prolonge, en la renouvelant, en l'actualisant, la belle tradition de l'économie sociale, tant il est vrai que, depuis la fin des années quatre-vingt, un certain nombre de réseaux sont venus l'enrichir. Aujourd'hui, c'est un réel moyen de nous aider à faire face à la crise de façon non marginale.

À côté du secteur public et du secteur privé, ce troisième secteur économique présente de multiples atouts.

Premièrement, il contribue, avec l'État et les collectivités territoriales, à la mobilisation citoyenne, qu'il s'agisse de salariés, de créateurs d'activités, d'épargnants, de cadres acceptant d'apporter gratuitement leur parrainage et leurs compétences aux créateurs d'emplois, de consommateurs ou d'habitants.

Tout cela constitue pour notre pays un réseau de compétences, de vigilance, d'action, de démocratie économique ; dans le contexte national et international que nous connaissons, c'est un plus qui peut être très précieux.

Deuxièmement, l'économie sociale et solidaire participe traditionnellement de la volonté d'internaliser des coûts sociaux et écologiques en concourant activement à la création de nombreux emplois utiles socialement, des emplois d'insertion, et en s'efforçant toujours de privilégier les services et produits utiles sur les plans social comme environnemental, ce qui réduit d'autant les coûts en aval.

Troisièmement, l'économie sociale et solidaire – cet aspect a déjà été largement développé par les orateurs qui m'ont précédée, mais il est important – permet un enracinement dans les territoires tant ruraux qu'urbains, notamment ceux qui sont en grande difficulté. Cet enracinement est très intéressant, dans la mesure où, depuis de nombreuses années maintenant, les collectivités locales, à tous les niveaux, se sont engagées dans ce secteur, qu'elles sont même organisées en réseau national et qu'elles peuvent être des partenaires très utiles pour le ministère.

De ce point de vue, la création récente d'un ministère chargé de l'économie sociale et solidaire et de la consommation est pour le groupe écologiste porteuse d'un grand espoir. Il s'agit de rompre avec les dix années pendant lesquelles nous n'avions plus de ministre chargé de ce secteur, le secrétariat d'État à l'économie solidaire piloté par Guy Hascoët ayant disparu en 2002. Les réseaux ont connu dix années difficiles.

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