Intervention de Jean-Vincent Placé

Réunion du 10 octobre 2012 à 14h30
Traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance au sein de l'union économique et monétaire — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Jean-Vincent PlacéJean-Vincent Placé :

Tout cela doit nous faire réagir.

Je ne détiens certainement pas la vérité révélée. Mon analyse diffère de celle du Gouvernement, mais je m'interroge. Cette politique réduit la puissance publique et le poids des services publics. Elle conduit à la récession, à l'austérité et à la rigueur. Ce traité les renforcera-t-il ?

On parle d'une croissance de 0, 8 point l'année prochaine, alors que l'on prévoyait 1, 7, puis 1, 2. La croissance ne sera peut-être finalement que de 0, 3 point, si elle n'est pas négative. Qu'est-ce qui nous attend l'année prochaine ? Nous n'aurons pas la croissance, nous n'arriverons pas aux 3 % mais nous en serons plutôt à 4 % et le chômage augmentera ! À quoi nous servira, alors, de bénéficier de taux d'intérêt à 2 %, si personne n'achète d'appartement, si personne n'investit, ne serait-ce que dans un petit bistrot ?

Telle est la réalité, et si je suis sorti complètement de mes notes, c'est parce que je suis animé d'une profonde conviction : il nous faut parler franchement de cette inquiétude sourde de l'ensemble des militants, qui est relayée par quelques parlementaires.

Je ne jette pas l'opprobre sur le Gouvernement. Monsieur le ministre délégué, vous faites le pari de conserver la confiance des marchés, pour maintenir des taux d'intérêt bas et empêcher la dette de se creuser. Tout cela nous conduira à relancer la rigueur et l'austérité.

Je peux comprendre cette politique : il s'agit d'éviter le tir des marchés pour ne pas connaître la même situation que la Grèce, l'Italie ou l'Espagne. J'entends ces arguments. Mais, vous, vous ne devez pas considérer que c'est oui ou non, blanc ou noir : ceux qui portent cette inquiétude populaire, ces idées, cette espérance ne sont pas plus idiots que les technocrates de Bercy ou de Bruxelles !

C'est cette inquiétude qui explique la présence de partisans du « non » parmi les parlementaires de gauche, écologistes, socialistes et communistes, mais aussi au sein de la population, des syndicats et des associations. Je vous le dis très sereinement : réfléchissons à ce qui se passera l'année prochaine.

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