Intervention de Jean-Pierre Chevènement

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 9 octobre 2012 : 1ère réunion
Situation en syrie — Audition de se. M. Boutros Assaker ambassadeur du liban

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

Nous avons tous beaucoup apprécié la qualité de votre exposé et la franchise de vos propos. Si nous sommes de tout coeur avec les Libanais, nous n'oublions pas les Syriens, car la France est également liée avec ce pays.

Ma collègue Mme Josette Durrieu s'est interrogée sur une éventuelle intervention de la communauté internationale, que certains appellent de leurs voeux. Je rappelle toutefois que la Charte des Nations unies repose sur le principe de la souveraineté des Etats et de la non ingérence dans les affaires intérieures et que si la responsabilité de protéger les populations civiles a été consacrée par le Conseil de sécurité des Nations unies, l'intervention en Libye, qui a été perçue comme une forme d'ingérence et qui a provoqué la fureur de la Chine et de la Russie, a sérieusement compromis sa portée.

Concernant la crise syrienne, face au blocage des deux membres permanents au Conseil de sécurité, la Russie et la Chine, on ne peut qu'être sceptique sur une éventuelle intervention et s'efforcer plutôt de rechercher une solution diplomatique à cette crise. Nous ne sommes plus à l'époque du Kosovo, de l'hyperpuissance américaine et de la fin de l'histoire. Par ailleurs, vous avez évoqué les interrogations concernant l'opposition syrienne, le rôle des milices et des forces étrangères, les risques d'une prise de pouvoir par des islamistes radicaux, mais qu'en est-il du conflit entre sunnites et chiites et de l'opposition entre l'Arabie Saoudite et l'Iran ? Quels sont les risques d'une prise de pouvoir par les islamistes radicaux en Syrie, voire même en Arabie Saoudite ?

Dès lors qu'une intervention armée semble exclue, quels seraient, d'après vous, les conditions à l'ouverture de négociations et quel rôle peuvent jouer les Nations unies et la France ? Un accord sur la Syrie est-il possible sans l'accord de l'Iran ?

Le dossier semble inextricable.

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