Intervention de Son Exc. M. Boutros Assaker

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 9 octobre 2012 : 1ère réunion
Situation en syrie — Audition de se. M. Boutros Assaker ambassadeur du liban

Son Exc. M. Boutros Assaker, ambassadeur du Liban en France :

Vous n'êtes pas le seul à avoir ces interrogations, Monsieur le Ministre. Tout le monde reconnaît aujourd'hui qu'un jour ou l'autre Bachar Al Assad devra quitter le pouvoir. Mais la question est de savoir qui doit le remplacer et dans quelles conditions. Peut-on envisager un départ de l'actuel chef de l'Etat tout en conservant le parti et l'armée ? Comment garantir la paix, la démocratie, le respect des droits de l'homme, la liberté religieuse, y compris le droit de changer de religion, et les droits des femmes.

Le Liban est un petit pays et n'est pas le mieux placé pour résoudre cette crise. Par ailleurs, quel que soit son régime, la Syrie a toujours considéré le Liban comme son espace vital réservé. Les chrétiens sont particulièrement inquiets de la situation et du risque d'une prise de pouvoir par les islamistes radicaux. Tout le monde garde à l'esprit la situation des chrétiens en Irak ou en Egypte. Nous sommes très inquiets du risque de déstabilisation de la région, et par conséquent du Liban.

Il faut demander aux grandes puissances, et en premier lieu à la Russie et à la Chine, ce qu'elles veulent, les raisons pour lesquelles elles s'opposent à une intervention, et négocier avec elles pour trouver une solution qui permettrait de mettre un terme à la guerre civile en Syrie, car celle-ci risque de déborder sur les autres pays de la région, en particulier au Liban. Quel prix les grandes puissances sont-elles prêtes à payer pour mettre un terme à ce conflit?

Il appartient aux grandes nations, et d'abord aux membres du Conseil de sécurité, d'agir et de prendre leurs responsabilités afin de trouver un accord pour mettre un terme à cette crise.

Au Liban, il a fallu quinze ans de guerre civile pour s'assoir à la table des négociations et trouver un accord. Il faut espérer que, s'agissant de la Syrie, la communauté internationale trouvera rapidement une solution.

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