Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, si le vote sur le projet de loi autorisant la ratification du TSCG donne lieu à des différences d’appréciation, il ne doit pas masquer pour autant le désir d’Europe qui nous rassemble.
Fidèles à leurs électrices et électeurs, les écologistes sont attentifs à tous les efforts allant vers la construction d’une Europe désirable.
Certes, la comptabilité des « oui » et des « non » fait davantage de bruit que la nature de l’Europe que nous appelons de nos vœux : une Europe politique, fédérale, socialement juste, responsable sur le plan environnemental et démocratique. §
Sur une planète très peuplée, aux ressources rares, dans un monde en tension, dont certains dirigeants sont plus prompts à brandir les armes qu’à construire la paix, même dans la crise et surtout dans la crise, nous avons besoin de construire un continent d’éthique, de dialogue et de respect, riche de sa diversité et de sa mémoire collective, attentif aux besoins des femmes et des hommes, sécurisant les missions d’intérêt général et le service public hors du dumping social et environnemental de la concurrence ; une Europe qui, de plus, ne construirait pas sa prospérité sur l’exploitation du Sud. §
Fidèle à l’expression des représentants de leur parti – le nom de ce dernier ne commence-t-il pas par Europe ? –, les écologistes souhaitent également relayer les appels des plus pauvres, qui ne veulent ni ne peuvent accomplir davantage d’efforts, avec la fermeté de ceux qui savent le prix de la présence des services publics sur tout le territoire.
Nous mesurons les efforts diplomatiques accomplis par la France. §Ils vont dans le bon sens, même si la moisson est pour l’instant modeste. Toutefois, les contraintes imposées aux pays du sud de l’Europe sont un très mauvais présage.
Fédéralistes, nous n’avons pas de problème avec le principe d’une règle qui s’édicterait de Bruxelles : l’Union européenne n’a-t-elle pas joué un rôle moteur, via ses directives, par exemple en faveur de la protection accrue de l’eau ? Les effets de ces dispositions ne furent que bénéfiques, et nous ferions des économies en les respectant plus vite.
Encore faut-il que le Parlement européen trouve toute sa place : de fait, la souveraineté des États ne peut s’effacer que devant des institutions démocratiques.
Écologistes, nous ne serions pas choqués qu’un effort obligatoire soit imposé en matière de déficits : ne sommes-nous pas pour la sobriété et pour l’arrêt de la gabegie des investissements polluants, dont les séquelles exigent des réparations qui plombent chaque année un peu plus nos finances ?
Et si l’on arrêtait de bétonner la France, de construire des coquilles vides dont plus personne ne veut assumer les frais de fonctionnement, de jeter l’argent par les fenêtres avec l’European pressurized reactor, l’EPR, ou Notre-Dame-des-Landes, …