Intervention de Jean-Claude Lenoir

Réunion du 11 octobre 2012 à 9h45
Traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance au sein de l'union économique et monétaire — Exception d'irrecevabilité

Photo de Jean-Claude LenoirJean-Claude Lenoir :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la vie parlementaire offre rarement l’occasion de participer à des débats d’une aussi haute tenue que celui qui nous réunit depuis hier. Il convient de saluer la qualité des interventions, en particulier celles du ministre chargé des affaires européennes, qui a marqué ses convictions avec beaucoup de talent.

Le groupe UMP votera contre la motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité. Qu’il me soit permis d’exprimer, avec beaucoup de modestie compte tenu de mon manque d’ancienneté dans cette assemblée, ce que m’inspirent les différentes interventions que j’ai entendues depuis hier.

Notre hémicycle comprend trois groupes – je ne parle pas, évidemment, des groupes politiques –, dont deux du côté de la majorité sénatoriale.

Pour me référer au berceau historique de la démocratie, c’est-à-dire Athènes, je dirai qu’il y a le camp des sophistes, qui est d’ailleurs le plus nombreux. La sophistique est un art excellent, qui consiste à avancer des arguments parfaitement réversibles : comparons, à cet égard, les brillantes interventions de nos collègues le président du groupe socialiste et le rapporteur général de la commission des finances avec les propos qu’ils ont tenus en février dernier.

J’admire leur art qui consiste à dire aujourd’hui exactement le contraire de ce qu’ils disaient hier, alors que le texte dont il nous est proposé d’autoriser la ratification est, mot pour mot, celui qui avait été signé par Nicolas Sarkozy. Mais, après tout, c’est là une forme de repentance ; nous n’allons pas vous chercher chicane !

Dans le camp de la majorité sénatoriale, il y a aussi ceux qui cultivent le paralogisme, qui, chacun le sait, consiste à avancer des arguments faux pour aboutir à une conclusion fallacieuse tout en étant de bonne foi. Je classerai dans cette catégorie notre estimable collègue Jean-Pierre Chevènement, qui, d’une façon constante, défend des idées qui ne sont pas les nôtres, mais qui le singularisent parmi ses collègues de la majorité sénatoriale.

À Athènes, les sophistes ont combattu cette déviance intellectuelle et jeté les bases de la logique. Pour notre part, à droite – je pense pouvoir le dire aussi bien de l’UMP que de l’UCR –, nous sommes logiques : nous continuons aujourd’hui de soutenir, avec la même détermination qu’hier, le traité qui avait été signé par Nicolas Sarkozy.

Tout à l’heure, Jean-Pierre Sueur nous a émus en citant Victor Hugo. Je souhaiterais à mon tour citer de mémoire quelques vers tirés de l’œuvre immense de notre ancien collègue, plus précisément de . Ils peuvent à mes yeux illustrer notre passion pour l’Europe.

Dans un élan optimiste, Victor Hugo imaginait que tous les peuples du monde se réuniraient dans la nacelle d’un grand ballon dirigeable tournant autour de la Terre :

« Nef magique et suprême ! […]

« Elle a cette divine et chaste fonction

« De composer là-haut l’unique nation,

« À la fois dernière et première,

« De promener l’essor dans le rayonnement,

« Et de faire planer, ivre de firmament,

« La liberté dans la lumière. »

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