C'est un point qu'il conviendrait de méditer
J'en viens au fond de la question, pour formuler trois objections.
Ma première objection est d'ordre général. Si j'ai bien lu l'exposé des motifs de la proposition de loi, nous sommes convoqués ce soir parce que les scientifiques s'impatientent. J'ai ainsi entendu les uns et les autres dirent que la communauté scientifique nous demandait de légiférer. Ce n'est pas ainsi que le Sénat fonctionne !
Existe-t-il, d'ailleurs, une seule communauté scientifique ?
J'ai relevé, comme vous avez aussi pu le faire, mes chers collègues, que la communauté scientifique n'était pas unanime sur ces dispositions. Un certain nombre de professeurs ont émis des avis différents. Par ailleurs, le Sénat n'est pas la chambre d'enregistrement de dispositions que telle ou telle communauté, fût-elle extrêmement experte, lui demanderait de voter.
Je pense, bien entendu, que la science est un facteur extraordinaire de progrès, ce dont nous devons nous féliciter, mais aussi qu'elle ne doit pas conduire à une forme d'emballement et à la mise en place d'une grande machinerie. Le siècle qui nous sépare d'Auguste Comte nous a montré que même les scientifiques les plus éminents doivent se soumettre à des conditions d'ordre éthique, sans lesquelles le progrès et la science ne peuvent pas servir les intérêts de l'humanité et de l'humanisme.
Ma deuxième objection, me semble-t-il plus importante, est quant à elle d'ordre pratique. On nous a dit jusqu'à présent qu'il n'existait pas de véritable alternative à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Or, comme plusieurs d'entre vous l'ont indiqué à cette tribune, il se trouve, extraordinaire coïncidence, ...