2013 marquera le retour d'Afghanistan des forces françaises. Vous avez déjà évoqué le retour des troupes. Comment cela se passe-t-il pour le retour des matériels ? Quelle est la voie choisie et le coût de la solution retenue ? S'agissant de la trajectoire financière, je reviens sur les inquiétudes du président Carrère et je peux confirmer que ce qui s'est retrouvé sur les blogs de certains a été effectivement prononcé devant les membres de la Commission du Livre blanc. Donc de deux choses l'une, où c'est erroné et il faut recadrer de tels propos, où c'est exact et il faut éviter que cela se retrouve sur les blogs le lendemain. Sur l'ANL, vous l'avez bien compris notre crainte est que si nous n'engagions pas cette ce programme, pour lequel nous sommes arrivés à une spécification commune avec nos amis britanniques, ceux-ci ne nous fassent plus confiance à l'avenir. Ca veut dire qu'on menace le successeur du Storm shadow et celui de l'AMSP/A. Si vous avez besoin qu'on vous aide à trouver les quelques dizaines de millions d'euros nécessaires par an, nous sommes prêts à le faire. On ne peut pas réclamer plus de coopération européenne et manquer à sa parole quand il faut la tenir. Précisément, je regrette que la parole de notre Président de la République n'ait pas été plus présente auprès de la chancelière allemande dans l'affaire EADS BAE. Il se dit que le gouvernement allemand souhaite toujours racheter les 15 % de Daimler qui veut sortir. S'il le faisait, l'Etat allemand aurait vraisemblablement un représentant au conseil d'administration, c'est-à-dire un levier d'action sur la direction du groupe, que n'a pas l'Etat français. Je rappelle en effet que, en raison des accords passés et pour satisfaire aux exigences du chancelier allemand de l'époque, l'Etat français n'a pas de représentant au conseil. Il parle par la bouche du représentant du groupe Lagardère. Néanmoins la holding Sogeade qui regroupe l'Etat français et le groupe Lagardère a un pacte d'actionnaire avec Daimler Benz aux termes duquel il pourrait s'opposer à l'entrée du gouvernement allemand en remplacement de Daimler Benz. Que comptez-vous faire si le gouvernement allemand passe à l'acte : opposerez-vous votre veto ? Le système de défense antimissile balistique MEADS a été arrêté par les Américains, laissant nos amis Allemands et Italiens face à une perte sèche de plusieurs milliards d'euros. Les industriels ont commencé à se rapprocher. Que comptez-vous faire pour les emmener, s'ils le souhaitent, vers une coopération européenne ? Sans intervention politique de votre part, nous avons le sentiment qu'ils risquent fort d'acheter des missiles Patriot de nouvelle génération sur étagères et que nous aurons encore une fois raté une opportunité pour la défense européenne.