Monsieur le Gouverneur, notre commission a souhaité vous entendre sur les perspectives ouvertes par le Conseil européen sur ce qu'il est convenu d'appeler - simplification abusive ! - l'union bancaire européenne. Ce dispositif vous paraît-il de nature à rompre le cercle vicieux qui lie dette souveraine et dette bancaire ? Comment envisagez-vous le devenir de la Banque de France dans ce nouveau dispositif européen intégré, dont le principal support sera la Banque centrale européenne, qui aura vocation à exercer ses compétences au-delà même de la zone euro - ce qui est particulièrement innovant ?
Un mot sur des situations singulières qui nous préoccupent. Où en est la restructuration de Dexia ? Quelle est votre appréciation des risques aujourd'hui, compte tenu de l'arrêt de la production de prêts aux collectivités locales ? Comment ce marché se renouvelle-t-il ? Comment voyez-vous l'intervention des différents acteurs ? Quelle est votre analyse sur le drame du Crédit immobilier de France (CIF), dont nous avons auditionné les protagonistes ? Comment en sortir ? Quid du financement de l'accession sociale à la propriété sans le CIF ?
La Banque de France est aussi une grande entreprise, en pleine réorganisation interne. Votre projet « La Banque de France à l'horizon 2020 » est inspiré des recommandations de la Cour des comptes. Il s'agit de poursuivre la réduction des implantations permanentes, déjà entamée, ainsi que la fermeture de caisses d'émission fiduciaire. Quelle est l'utilité économique de ces caisses aujourd'hui ? Votre plan prévoit également de faire passer le nombre d'agents de 6 300 à 4 200 d'ici 2020, après une première phase de réforme qui avait déjà conduit à réduire la voilure. Dans quelles conditions s'effectuera la restructuration de la Banque de France ?