J'ai particulièrement apprécié l'exposé de la ministre et vous livrerai quelques observations de fond. À mon sens, il nous faut aborder de front la problématique de la compétitivité en se gardant de la réduire à la question des coûts, comme on a trop tendance à le faire. La créativité est un sujet essentiel de même que l'innovation d'usage. Il faut aussi prendre en compte la manière de vendre les produits - nous avons interrogé le groupe Peugeot-PSA à ce sujet - et de les rendre désirable. J'ajoute que la question du design doit également être posée et prise en compte dans la recherche-développement. Je rappelle que l'industrie italienne du textile s'est redressée en faisant appel aux meilleurs designers et en suivant une politique de regroupement.
Par ailleurs, je reviens du Québec où j'ai soutenu plusieurs entreprises françaises : leurs représentants qui m'accompagnaient ont été surpris de constater le très faible nombre de voitures françaises dans cette région du monde ; c'est une question de « normes », d'après ce qui m'a été indiqué par la direction de Peugeot-PSA. Je me demande dès lors comment expliquer que les constructeurs allemands et italiens soient très présents sur ce marché. S'agissant de l'agroalimentaire et du tourisme, une montée en gamme de nos produits semble nécessaire, dans ce domaine et de façon plus générale. Je termine en soulignant qu'il faut accueillir avec beaucoup de prudence les statistiques relatives aux délocalisations. En effet, aujourd'hui, l'industrie assemble des composants en grande partie fabriqués ailleurs : j'en conclus que les délocalisations existent bien même si elles ne se traduisent pas par des fermetures d'usines.