Intervention de Laurence Cohen

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 16 octobre 2012 : 1ère réunion
Audition de Mme Najat Vallaud-belkacem ministre des droits des femmes porte-parole du gouvernement

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Sur le sujet de l'égalité professionnelle, vous avez évoqué un certain nombre de problèmes ainsi que les mesures pour y remédier. L'emploi féminin souffre de la généralisation du temps partiel et de la précarité. Or, les emplois à temps partiel sont soumis à de telles exigences de productivité que leur contenu effectif est souvent comparable à celui d'un temps plein et qu'ils ne peuvent en aucun cas constituer une réponse à l'articulation des temps de vie.

Après en avoir parlé avec des avocats, je crois qu'il conviendrait de donner une plus large publicité aux jugements sanctionnant le non-respect des droits des femmes, car ceux-ci peuvent jouer un rôle d'exemplarité en incitant d'autres femmes à aller en justice et en dissuadant les entreprises de persévérer dans de mauvaises pratiques. Votre ministère pourrait-il oeuvrer en ce sens ?

Des enquêtes récentes semblent montrer un moindre usage de la contraception orale dont le remboursement n'avait pourtant été obtenu qu'à l'issue des luttes acharnées pendant les années 1970. De pseudo-études scientifiques qui soulignent une dangerosité de certaines pilules au delà de simples effets secondaires ne contribuent-elles pas à cette désaffection ?

Le préservatif étant plus utilisé comme moyen de protection contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) que comme moyen de contraception, dès lors, cette seconde fonction peut s'en trouver oubliée, laissant les femmes à la merci d'une grossesse non désirée lorsqu'elles décident de ne plus utiliser de préservatif. Un travail conjoint avec le ministère de la Santé ne peut-il pas être conduit sur cette question ?

Vous avez évoqué la possibilité de favoriser la parité politique en instituant un scrutin binominal homme-femme aux élections cantonales. Cela me semble mériter un débat car, par delà l'intérêt de ce principe, je crains que, dans une société machiste comme la nôtre, les deux candidats, homme et femme, même s'ils sont élus au cours d'un même scrutin, ne soient pas, par la suite, traités de la même façon dans le partage de responsabilités.

Même si ce mode de scrutin diffère du ticket « titulaire-suppléant » ou plus exactement « suppléante », je crains que cette fausse bonne idée n'aboutisse encore à cantonner les femmes à un rôle supplétif.

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