Intervention de Françoise Cartron

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 30 octobre 2012 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2013 — Audition de M. Vincent Peillon ministre de l'éducation nationale et de Mme George Pau-langevin ministre déléguée auprès du ministre de l'éducation nationale chargée de la réussite éducative

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure pour avis des crédits de l'enseignement scolaire :

Au nom de mes collègues, je ne cacherai pas le plaisir que j'ai eu à vous entendre. En effet, après cinq années de discussions sur les suppressions de postes, les non-remplacements, et même l'assèchement des recrutements en école maternelle, vous êtes aujourd'hui, pour nous, porteur d'espoir. Vous défendez une perspective qui est pour nous celle de l'avenir de l'école et de la réussite pour tous les enfants.

Malgré le contexte budgétaire très contraint qui est celui de notre pays, vous maintenez un effort particulier en direction de l'éducation nationale, avec une hausse de 2,92 % de son budget, mais aussi avec la priorité donnée au recrutement d'enseignants supplémentaires : vous l'avez dit, nous avons des taux d'encadrement très bas par rapport aux autres pays européens, notamment dans le primaire. Vous donnez aussi la priorité à l'école maternelle : effectivement, c'est là qu'il faut agir pour remédier au drame que constitue la sortie sans qualification du système éducatif de 150 000 jeunes chaque année. Ce défi nous est posé depuis de nombreuses années, et nous voyons pour la première fois la détermination du ministre et les actions proposées pour y faire face.

Je reviens sur la préscolarisation des enfants de 3 ans. Certes, nous n'allons pas renverser tout de suite la tendance à la chute du taux de préscolarisation, passé de 35 % à 10 %. Mais est-ce pour vous une priorité pour les territoires en difficulté, ruraux ou urbains ?

L'enseignement prioritaire est aujourd'hui réglementé par la carte des zones d'éducation prioritaires (ZEP). Où en est votre réflexion sur cette carte ? Allez-vous la remettre à plat ? Plus largement, quelle est votre philosophie sur les établissements en difficulté et les moyens qui leur sont alloués ? A ce propos, vous avez évoqué la question des remplacements : c'est dans ces établissements qu'ils s'imposent, plus que partout ailleurs. Nous le savons bien, lorsqu'un professeur reste trop longtemps absent, le sentiment d'abandon des élèves et des parents redouble, et ceux qui avaient fait le choix courageux de s'y inscrire se découragent et partent.

Vous avez évoqué le numérique. J'y vois une solution pour les élèves décrocheurs, un moyen de leur redonner le goût de l'étude et de les remettre en selle.

Vous réfléchissez, avec la ministre de la culture, sur la place de l'éducation artistique. Les ateliers sur la refondation de l'école ont réaffirmé son importance. Où en êtes-vous de vos réflexions ?

Enfin, les collectivités locales, notamment les communes, s'impliquent de plus en plus dans la réussite scolaire. Or les rythmes scolaires sont en voie d'être réformés profondément. Cette refonte ne pourra se faire sans l'adhésion et l'engagement des collectivités. En particulier, la liberté de choix entre le mercredi et le samedi matin pourra-t-elle être laissée aux territoires ?

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