J'ai également apprécié votre propos, monsieur Debarbieux. J'ai moi-même été enseignant. Le basculement de la violence ne date pas de l'arrivée des nouvelles technologies : je l'ai vécu au milieu des années 1990, de façon nette, dans mes classes. Tout passe par le contenu et le sens que l'on donne aux enseignements. La morale laïque, les valeurs y ont toute leur place. Il faut une offensive pédagogique pour lutter contre la loi du plus fort, le chacun pour soi, l'avilissement de l'autre, le lynchage, les discriminations.
Faut-il, peut-on sanctuariser l'école ? Quand j'enseignais dans un quartier très dur, les fusils restaient à la porte du collège. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je le regrette, car nous souhaitons une école ouverte sur son environnement.
Enfin, je m'insurge contre certaines présentations : les plus pauvres sont les principales victimes des violences. C'est dans les quartiers les plus difficiles que la violence s'exprime. Pourquoi désigner ceux qui vivent dans ces quartiers comme des agresseurs potentiels ? La grande majorité des élèves en difficulté scolaire sont précisément victimes de violences. La violence a pour conséquences l'absentéisme, l'échec scolaire.