Intervention de David Assouline

Réunion du 23 octobre 2012 à 15h00
Reconnaissance de la répression d'une manifestation à paris le 17 octobre 1961 — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Malheureusement, le temps qui m’est imparti ne me permettra pas de vous restituer tout ce que je sais de cette période et de la répression de la manifestation du 17 octobre, puisque j’ai travaillé plusieurs années comme historien sur ces événements.

À l’époque, il y avait une véritable chape de plomb : on ne pouvait pas accéder aux archives et l’on devait se contenter des témoignages courageux de ceux qui avaient assisté aux événements, comme Hervé Bourges ou d’autres, qui ont été cités tout à l’heure. Il y a eu des débats ici-même, au Sénat. Gaston Defferre avait demandé la création d’une commission d’enquête, mais sa requête avait été rejetée. Trente ans, au moins, se sont écoulés sans qu’on en parle, une gêne extrême envahissant toute la classe politique et tous les acteurs de ce drame.

À l’inverse de ce que vous dites, monsieur Karoutchi, en octobre 1961, la guerre tirait à sa fin. C’est précisément ce qui fait la singularité de cet événement !

Ce soir-là, à Paris, on se pressait à l’inauguration du rayon bonneterie de la Samaritaine, les gares étaient engorgées en raison d’une grève de la SNCF, des milliers de badauds se rendaient tranquillement au cinéma, au spectacle ou au restaurant, on s’inquiétait du sort de Johnny Halliday, qui venait d’avoir un accident de voiture…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion