Pourquoi, cinquante et un ans après ce drame, en sommes-nous encore à en discuter de façon si passionnée ? Parce qu’une chape de plomb a trop longtemps recouvert cet épisode de notre histoire. Au contraire, la vérité permet d’apaiser les blessures, de tourner la page et de restaurer la paix.
C’est cette reconnaissance qu’a voulue le Président de la République. Ce faisant, il n’a pas affaibli la République : il a montré, au contraire, la force de ses valeurs.
Quels que soient les événements, toute la vérité doit être dite. On peut alors soigner réellement les blessures et envisager l’avenir. La vérité permet aussi de ne laisser aucune prise à ceux qui instrumentalisent ces moments de blessure et alimentent les haines pour enfermer les uns et les autres dans le carcan de fausses identités.
Bien entendu, cette histoire a été racontée aux enfants, puis aux petits-enfants. Mais ils ne l’ont pas trouvée dans leurs manuels scolaires ; ils ont ainsi vu que, dans l’Histoire de France, cette histoire-là était oubliée. Il y a là comme un non-dit, comme quelque chose qui empêche d’avancer. Or, aujourd’hui, la République a besoin de se rassembler, dans la clarté et avec force.