Intervention de Guy Fischer

Réunion du 23 octobre 2012 à 15h00
Reconnaissance de la répression d'une manifestation à paris le 17 octobre 1961 — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

Un demi-siècle après ce que je ne suis pas seul à qualifier de crime d’État, je me félicite de constater que nos combats de plusieurs décennies ont porté leurs fruits : le voile du silence et de l’oubli s’est enfin déchiré.

Il reste à présent à obtenir de notre nouveau gouvernement la reconnaissance plus globale de la responsabilité de la France dans les guerres coloniales qu’elle a menées, particulièrement en Algérie, avec son cortège d’horreurs.

Car un travail historique et un travail de mémoire s’imposent sur cette période, y compris et surtout sur ses zones d’ombre. C’est en effet à ce prix que pourraient disparaître les séquelles les plus graves de la guerre d’Algérie, le racisme et les discriminations dont sont victimes encore aujourd’hui les ressortissants d’origine algérienne, du Maghreb ou d’anciennes colonies. Et celui qui vous parle a été pendant vingt-six ans conseiller général des Minguettes, où la communauté française d’origine algérienne est largement majoritaire.

C’est pourquoi notre proposition de résolution évoque non seulement la reconnaissance officielle du crime commis par l’État français le 17 octobre 1961, mais également la création d’un lieu de souvenir à la mémoire de ces victimes du colonialisme.

Sur ces questions, j’étais confiant. J’avais en effet, avec Nicole Borvo Cohen-Seat, adressé un courrier au Président François Hollande, en juillet dernier, à propos de la reconnaissance du passé colonial de la France et de ses tragiques conséquences. Sa réponse, évoquant l’opportunité d’un grand traité d’amitié, m’autorisait à penser que nous étions en voie de mettre, enfin, un terme aux conséquences d’un très lourd passé qui empoisonne les relations entre les deux rives de la Méditerranée.

Quelle ne fut donc pas ma surprise de constater qu’était toujours d’actualité une initiative pour le moins en contradiction avec la volonté présidentielle affichée : je veux parler du transfert des cendres du général Bigeard au mémorial de Fréjus !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion