Cette guerre a, en France, entraîné la chute d’une République, envoyé de l’autre côté de la Méditerranée un million et demi de jeunes soldats et provoqué la mort de milliers d’entre eux, arraché à leur terre un million de pieds-noirs et suscité l’abandon et le massacre de milliers de harkis restés fidèle à la France.
Cette guerre a, en Algérie, entraîné la destruction de centaines de villages et le déplacement de deux millions de paysans ; elle a provoqué la mort de centaines de milliers d’Algériens.
Après sept ans d’un combat cruel, l’Algérie a obtenu son indépendance et la France a achevé son processus de décolonisation.
La sanglante séparation de l’Algérie et de la France s’est ensuite enfouie dans l’oubli et le déni, de part et d’autre de la Méditerranée.
Ce 17 octobre 1961 est un fait historique d’une guerre elle-même longtemps occultée.
Certains, pourtant, refusèrent dès le départ cet état de fait. Ils furent nombreux, journalistes, écrivains, militants, policiers aussi, et méritent que l’on se souvienne de leur engagement pour la vérité et pour la justice.