Intervention de Marie-Thérèse Bruguière

Réunion du 8 novembre 2012 à 15h00
Journée nationale en mémoire des victimes de la guerre d'algérie et des combats en tunisie et au maroc — Article 2

Photo de Marie-Thérèse BruguièreMarie-Thérèse Bruguière :

De plus, en période de crise et de difficultés économiques graves, nos concitoyens préféreraient voir le Parlement se saisir, comme hier soir, de problèmes qui les préoccupent au quotidien, plutôt que de relancer des polémiques qui ne font que raviver les tensions au lieu d’aller vers un certain soulagement.

Enfin, cette date est marquée par l’ambiguïté. En effet, le 19 mars est le jour anniversaire non pas de la fin des combats, mais du cessez-le-feu. Cela veut bien dire qu’ensuite la guerre a continué, avec ses atrocités. Les archives disponibles font état, dans les rangs de l’armée française, de 145 tués, de 162 disparus et de 422 blessés, et, chez les harkis, les chiffres varient de 65 000 à 150 000 tués. Aussi, se bloquer sur cette date conduit-il à ignorer ceux qui sont morts ultérieurement.

Pour beaucoup de rapatriés et de militaires de carrière, commémorer le 19 mars reviendrait à oublier l’épreuve de tous nos compatriotes d’Algérie, qui furent livrés à eux-mêmes après cette date et victimes d’un véritable abandon. Je le dis avec gravité, le 19 mars ne fut malheureusement pas synonyme de paix en Algérie.

Cette date est également porteuse d’ambiguïté pour toutes les familles. Elle rouvrirait des blessures et ferait fi de leur douleur, de celle des harkis et des militaires français.

La formulation, elle aussi, est ambiguë, puisque l’article 2 précise que cette journée ne sera ni fériée ni chômée. Alors, quand la commémoration se fera-t-elle ? Si le jour n’est pas férié, avec qui se fera-t-elle ?

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