Intervention de Jean-Luc Hees

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 15 novembre 2012 : 1ère réunion
Exécution du contrat d'objectifs et de moyens pour la période 2012-2014 — Audition de M. Jean-Luc Hees président de radio france

Jean-Luc Hees, président de Radio France :

Le Mouv' dispose de 31 fréquences. Nous nous battons pour en obtenir de nouvelles, à chaque fois que l'opportunité en est donnée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), mais c'est difficile. Cette station est très importante pour moi, car nous devons nous préoccuper du renouvellement de notre public, et donc capter en permanence l'attention des jeunes générations, en leur apportant le niveau de qualité et d'exigence qui est le nôtre, ce qui n'empêche nullement la fantaisie, le rire, la détente. L'arrivée de notre nouvelle directrice générale déléguée, Mme Catherine Sueur, me permet de dégager du temps pour m'occuper de ce dossier, avec M. Patrice Blanc-Francard et son équipe. Le numérique va beaucoup nous aider à redresser la situation.

Nous vivons un temps contraint sur le plan budgétaire. J'aimerais ouvrir deux stations en 2014 dans le Midi-Pyrénées, mais la situation de nos finances publiques ne me le permet pas.

En ce qui concerne les recettes publicitaires, j'ai été le premier surpris de lire ce matin dans Libération que j'aurais demandé leur augmentation pour compenser les économies que nous impose l'État. Nous n'en sommes pas là ! Ce qui est vrai en revanche, c'est que nos recettes publicitaires sur le web augmentent, et que nous cherchons à développer ce qui marche le mieux, la vidéo. De manière générale, nous essayons d'éviter au maximum la « pollution » sur les antennes. Les publicités y sont discrètes, c'est ce qui a fait notre succès : ne tuons pas la poule aux oeufs d'or.

Lorsque j'ai pris mes fonctions le 12 mai 2009, j'ai aussi dû composer avec deux héritages : le projet de convention collective et le chantier de l'auditorium, qui a démarré le 8 juin 2009. Cela n'a pas été simple. Pour la convention, les négociations ont duré trois ans avant d'aboutir, en février 2011, à un accord avec les journalistes. De nombreux paramètres sont à prendre en compte, notamment l'évolution des métiers et de l'environnement économique. Les deux principaux syndicats, le Syndicat national des journalistes (SNJ) et Force ouvrière, ont signé l'accord mais trois autres syndicats manquent à l'appel. Les salariés vivent donc encore sous un régime de mesures unilatérales, ce qui n'est pas sain pour une entreprise de cette taille. La négociation se poursuit, notamment avec les personnels techniques et administratifs, mais nous nous heurtons à une difficulté supplémentaire, l'organisation des élections professionnelles qui doivent avoir lieu dans les semaines à venir. Leur date n'a pas encore été choisie, mais j'espère qu'elles auront lieu dans les deux ou trois mois à venir. Malgré ma hâte d'aboutir, il m'a semblé difficile de négocier la convention au moment où les syndicats sont en compétition, aussi ai-je accédé à leur demande de report de la date butoir du 8 octobre à la fin du premier semestre 2013.

Il est dans notre intérêt à tous d'avancer sur ce dossier : notre maison doit se moderniser, donner un avenir à son personnel. Cela suppose un changement de méthode. La révolution numérique nous offre des perspectives inouïes en termes de création, mais nous ne pouvons nous contenter d'en engranger les bénéfices en termes d'audience. Elles doivent avoir leur traduction dans la convention collective, en particulier dans ce contexte de contrainte budgétaire. J'ai bon espoir d'aboutir rapidement ; une convention collective n'est pas un luxe dans une maison comme la nôtre.

Le chantier de l'auditorium ? Il a pris quatre mois de retard. Depuis l'élaboration du projet en 2005 pour des raisons de sécurité, les relations sont houleuses entre le maître d'ouvrage, Radio France, et le maître d'oeuvre, qui assure la conduite du chantier. Pour assainir la situation, j'ai décidé de résilier notre contrat à la fin de la phase 2 des travaux en 2014. A cette date, l'auditorium sera livré ; les phases 3 et 4 du chantier sont beaucoup moins compliquées. Du point de vue budgétaire, il n'y pas eu de dérive sur ce chantier : en euros constants, il a augmenté de 2,4 %, pour un montant global qui atteint près d'un demi-milliard d'euros. Nous ne sommes pas de mauvais élèves, d'autant que nous avons négocié un avenant définitif avec le maître d'oeuvre. Nous avons beaucoup négocié, cela n'a pas été facile mais je suis fier de pouvoir dire que l'argent du contribuable a été préservé. Les journaux nous annoncent souvent des dérives dans les chantiers publics...

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