Je suis intégralement d'accord avec les propos de M. Michel. Madame Lipietz, un simple effort d'imagination pourrait inciter l'ensemble des collectivités publiques à acheter les productions des détenus. La RIEP a produit des armoires ou des tables remarquables qui pourraient être acquises par des écoles. Pourquoi ne le font-elles pas ? Pourquoi se limiter à la fourniture des chaussures et des uniformes du personnel pénitentiaire ? C'est une des raisons de mon souhait d'instaurer une préférence en faveur de ces productions. Certes, le service de l'emploi pénitentiaire étant dépourvue de personnalité morale, l'Etat peut sans difficulté s'acheter à lui-même mais il n'y a pas que l'Etat. Je pense bien sûr aux collectivités locales. En matière de semi-liberté, des projets existent à Chambéry, à Bourg-en-Bresse, à Bois-d'Arcy, à Nanterre, à Orléans, à Rennes, à Riom et à Beauvais. Il faudra que cette intention se traduise par un effort concret et que les centres soient plus près de l'emploi, c'est à dire des agglomérations.
En Guadeloupe, les projets en cours ne sont pas annulés, mais différés : il s'agit des extensions de 180 places à Basse-Terre et de 150 à 250 places à Baie-Mahault.
Les services pénitentiaires ont fourni des efforts financiers depuis très longtemps, tous les moyens nouveaux étant mobilisés sur un seul objectif : la construction de nouvelles prisons et l'embauche du personnel de surveillance indispensable à leur fonctionnement. Il est temps d'arrêter la construction de nouvelles prisons. Nous avons atteint un ratio de 100 places de prison pour 100 000 habitants, ce qui nous situe dans une honnête moyenne européenne. La Grande Bretagne en a beaucoup plus, les Etats-Unis davantage encore - cela confine à la folie ! - l'Allemagne et les pays nordiques en ont moins qu'en France. Nous devons mettre l'accent sur les alternatives, sur l'innovation et il faut y mettre les moyens, en finançant les associations, en embauchant des conseillers d'insertion et de probation. Les problèmes budgétaires sont tels aujourd'hui que si nous n'arrêtons pas de construire des places de prison, nous ne pourrons fournir aucun autre effort. J'approuve, à titre personnel, au contraire du rapporteur à l'Assemblée nationale, ce retour à la logique de la loi pénitentiaire.