De manière générale, je le répète, le Gouvernement a choisi une trajectoire de réduction des dépenses très stricte et des solutions pour répondre à la crise qui me laissent dubitatif.
Le pacte de compétitivité n’apporte pas, selon moi, les bonnes réponses pour relever les enjeux économiques et sociaux de la France, mais nous aurons l’occasion d’y revenir lors du prochain projet de loi de finances rectificative, voire plus tard.
Cette stratégie globale, dictée en partie par les agences de notation et les marchés, ne semble d'ailleurs pour le moment guère porter ses fruits, comme le démontre la perte du triple A dernièrement, même si cette dégradation de la note de la France – et je partage sur ce point l’analyse du Gouvernement – est plutôt « une sanction de la gestion du passé ». Cela doit tout de même nous alerter, les agences de notation en voulant toujours plus.
Je rejoins néanmoins l’analyse de l’agence sur un point, une fois n’est pas coutume : les perspectives économiques de long terme sont affectées de manière négative par de multiples défis structurels.
Oui, mes chers collègues, les défis sont avant tout « structurels ».
J’ai cherché méticuleusement dans le projet de loi de finances, mais je n’ai pas trouvé grand-chose sur la transition écologique de l’économie, qui représente pourtant une véritable solution de long terme. C’est dès maintenant qu’il faut agir. La raréfaction des matières premières et la montée inéluctable des dépenses énergétiques nous exhortent à repenser notre modèle de développement.
On ne peut plus continuer à miser sur un modèle du passé, fondé sur l’augmentation infinie de la croissance – pas si infinie que cela, d’ailleurs –, sur la surconsommation, la surproduction et la pollution. On ne peut plus se le permettre, d’autant que d’autres options sont possibles. Je pense à l’économie de fonctionnalité ou à l’économie circulaire - nos concurrents chinois sont très en avance en ces domaines -, ou à des modèles écologiquement responsables et économiquement rentables.
Qu’attendons-nous pour innover et nous engager dans le développement soutenable ? Qu’attendons-nous pour investir dans l’économie verte, les énergies renouvelables, pour exporter notre savoir-faire en matière de transports collectifs ?