Au-delà des chiffres bruts de la dette publique, il y a une réalité que nous combattons sans relâche depuis notre arrivée au pouvoir. Elle se trouve à nouveau au cœur du projet de loi de finances que nous nous apprêtons à examiner : je veux parler de l’« impôt sur la naissance » auquel nous a conduits le gouvernement précédent.
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy avait commencé par l’instauration d’un bouclier fiscal à 50 %, et s’était terminé par un « détricotage » complet de l’ISF. Face à la dégradation financière des comptes du pays, deux principes nous différencient fondamentalement de nos prédécesseurs : la justice et la solidarité.
Oui, nous l’assumons, les Français seront sollicités, comme nous l’avions d’ailleurs dit dès le mois de juillet dernier, mais à raison de leur capacité à porter ces efforts. Renforcement de l’ISF, nouvelle tranche à 45 % de l’impôt sur le revenu : ces réformes ne toucheront pas les classes moyennes, et c’est l’honneur des plus aisés d’apporter leur pierre au redressement de la nation.
L’autre pan de cette politique, c’est la solidarité. La meilleure illustration en est peut-être l’allocation de rentrée scolaire : nous nous étions engagés à l’augmenter de 25 % ; nous l’avons fait. Près de 5 millions d’enfants en bénéficieront. Ils sont issus de familles modestes et pauvres, souvent monoparentales. Nous savons tous aujourd’hui combien la pauvreté des familles conduit, pour beaucoup d’enfants français, à la pauvreté extrême et à des difficultés durables. Nombre de nos collègues pointent du doigt la difficulté que nous avons à appréhender une telle situation, et c’est bien tout l’enjeu de cette mesure. Elle sera financée, car en remettant de la progressivité et de la justice dans l’imposition des ménages, nous ne nous contentons pas de rembourser l’ardoise laissée par ceux qui sont aujourd’hui dans l’opposition : nous construisons l’avenir.
Vous le voyez, mes chers collègues, le projet de loi de finances dont nous allons débattre, que nous défendrons avec la force de nos convictions, n’est pas seulement la traduction d’un effort sans précédent décidé pour redresser la situation financière calamiteuse dont nous avons hérité ; il porte des valeurs de justice et de solidarité. En demandant à l’ensemble des acteurs de ce pays d’y participer, et à ceux, ménages comme entreprises, qui sont en capacité de fournir cet effort, c’est l’avenir du pays que nous reprenons en main. Voilà ce dont nous allons débattre dans cette enceinte.