Intervention de Jean Germain

Réunion du 22 novembre 2012 à 15h00
Loi de finances pour 2013 — Discussion générale

Photo de Jean GermainJean Germain :

À mes yeux, la question n’est pas tout à fait là. Certes, cette crise est historique, mais nous en avons connu d’autres ! Je le rappelle, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la dette dépassait les 100 % du PIB, et il a bien fallu continuer.

Aussi me semble-t-il nécessaire de faire quelques rappels de politique et, plus précisément, de politique économique.

Finalement, pourquoi en sommes-nous arrivés là, après dix années marquées par tant d’événements, en France comme à l’étranger ? À mon sens, c’est un système tout entier qui doit être condamné. Au cours de la période qui a précédé la crise, marquée par une relative expansion économique, l’endettement des marchés financiers a entraîné la situation à laquelle nous sommes à présent confrontés.

Cette crise, c’est également la crise d’une certaine forme de politique, expérimentée aux États-Unis à la fin de la présidence Reagan et au début du mandat de Bush père. C’est au surplus la fin du mythe de l’autocorrection des marchés, ou doctrine Greenspan, qui prônait de faire confiance aux marchés, ces derniers s’autorégulant. C’est enfin la crise de la dérégulation et de l’avidité financière. C’est bien en ce sens que la finance, et non les entreprises, constitue un ennemi. §

Que s’est-il passé aux États-Unis, de Ronald Reagan à Bush père ? En douze ans, la dette a été multipliée par quatre. On peut établir des comparaisons ! De fortes réductions d’impôts ont bénéficié aux plus riches et aux plus grandes entreprises : ces mesures ont été payées sur le dos de la collectivité, si je puis dire, par le creusement de la dette.

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