Intervention de Dominique Watrin

Réunion du 14 novembre 2012 à 14h30
Financement de la sécurité sociale pour 2013 — Article 15

Photo de Dominique WatrinDominique Watrin :

… le groupe CRC rejettera ces deux amendements identiques, qui méconnaissent une réalité pourtant primordiale pour qui veut appréhender le débat, à savoir celle de la situation sociale et économique des salariés du secteur de l’aide à domicile.

Il faut prendre un parti et s’y tenir, et nous pensons que le meilleur choix sera celui qui prendra prioritairement en compte la situation, de plus en plus difficile, des différents intervenants à domicile en emploi direct et même dans le cadre associatif, certes à but non lucratif, mais soumis à la concurrence sauvage et à la précarisation des conditions de travail. Ce n’est peut-être pas exactement le sujet ici, mais je tenais à dire combien il y a beaucoup de souffrance dans tout le secteur de l’aide à domicile et de l’aide à la personne.

Comme vous le savez, il s’agit ici d’un secteur à la fois exclusivement féminin et concernant des personnes souvent peu ou pas qualifiées. Le temps partiel, bien plus subi que choisi, en est la norme. En outre, les conditions de travail se sont particulièrement dégradées depuis plusieurs années. Alors que dans les années soixante-dix et quatre-vingt, par exemple, les aides ménagères étaient très majoritairement salariées par des centres communaux d’action sociale ou par des associations subventionnées par les municipalités, elles sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à être salariées par un particulier employeur.

Ce mouvement n’est pas anodin puisqu’il s’est aussi accompagné de la suppression des cadres collectifs de travail, qui permettaient aux salariées de pouvoir échanger entre elles, de développer des solidarités professionnelles et aussi de bénéficier d’une représentation et d’un soutien syndical. Tout cela manque cruellement et, aujourd’hui, l’isolement des salariées de l’aide à domicile explique les difficultés accrues qu’elles rencontrent à faire reconnaître leurs droits. Car la réalité de ces salariées, ce sont les bas salaires, la précarité, le manque de reconnaissance !

Les sénatrices et sénateurs du groupe UMP voudraient, avec leur amendement, que la précarité qu’elles connaissent aujourd’hui se poursuive. Or rétablir le forfait, ce serait dire à ces salariées qu’il leur faut, afin que leurs employeurs évitent de ne pas respecter la loi, se résoudre à survivre avec le minimum vieillesse demain, à relever de la CMU, bref, à vivre de la galère toujours plus !

Nous nous y refusons, et nous voterons contre ces deux amendements identiques.

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