À mes yeux, comme je l’ai déjà affirmé en commission, si l’huile de palme se révélait dangereuse, il faudrait aussitôt l’interdire, et non maintenir l’exportation de produits élaborés à partir de cet ingrédient, sans l’assortir de taxes. Or c’est le choix que vous opérez via cet amendement !
Enfin, Mme Archimbaud a évoqué les problèmes liés à l’environnement, notamment en matière de défrichement.
Chère collègue, je vous le dis clairement : je ne suis pas d’accord avec vous. En effet, j’ai reçu des communiqués de presse très précis, émanant des pays producteurs d’huile de palme. Ce secteur emploie des millions de personnes qui, à travers le monde, vivent déjà sous le seuil de pauvreté.
Bien que n’appartenant pas au groupe sénatorial d’amitié France-Asie du sud-est, je me permets de relayer les propos des représentants malais. Ils nous disent : « Très bien ! Faites-nous la morale ! La Grande-Bretagne a défriché 70 % de ses terres, la France 60 % et la Malaisie, elle, 25 % ! » Or, précisément grâce à l’action des organisations non gouvernementales, les palmiers de Malaisie ne sont plus plantés que sur des terres dégradées et non sur des terres défrichées.
Ainsi, à mes yeux, vous faites également fausse route en matière environnementale. De fait, si la production d’huile de palme était interdite, cette dernière serait remplacée par des huiles de tournesol ou de colza, et ces cultures nécessiteraient 40 % de terres agricoles supplémentaires ! Mais, naturellement, il est plus facile d’interdire aux pays en voie de développement d’alimenter leurs populations et de les faire vivre, alors même que ces productions de substitution ne pousseraient peut-être pas chez eux, et exigeraient surtout 40 % de surfaces agricoles supplémentaires.
Ainsi, à mes yeux, cette idée n’est absolument pas pertinente sur le plan environnemental.