On pourrait comprendre, a priori, l’argument de Mme Deroche. Notre collègue affirme : « Nos entreprises vont subir des taxes, leurs produits deviendront plus chers que ceux de leurs concurrents étrangers et elles seront donc défavorisées par rapport à ces derniers ! » Toutefois, à mon sens, il s’agit d’un mauvais calcul.
Mes chers collègues, il y a douze ou treize ans, j’ai eu l’occasion de rencontrer les constructeurs automobiles. Au lieu de se préoccuper de l’avenir du secteur, ils m’ont affirmé que l’Europe et les pouvoirs publics imposaient trop de normes environnementales ! Au lieu de s’adapter, ils ont donc tenté de résister à l’essor de voitures plus propres. Aujourd’hui, on peut juger du résultat obtenu…
Dans le domaine alimentaire, il en va de même : quelle sera, selon vous, la situation d’ici à quelques années ? Dans tous les pays, une exigence se fera jour en faveur d’une meilleure qualité de vie. Et ceux qui, dès maintenant, auront commencé à investir seront plus compétitifs demain. Il ne faut donc pas raisonner à court terme sur de tels sujets. Je le répète, nous devrons faire face à une exigence de qualité ! Or, la qualité environnementale – non seulement via le respect des forêts, à l’échelle planétaire, mais aussi via la composition des aliments – nous permettra précisément d’être compétitifs à l’avenir, si nous accomplissons aujourd’hui les efforts nécessaires.