Je songe notamment au transfert et à la réduction des cotisations sociales.
Certes, fut un temps où il était légitime que l’assurance chômage soit payée par celles et ceux qui travaillaient, qui cotisaient, et qui disposaient ainsi d’une assurance lorsqu’ils perdaient leur emploi. Néanmoins, si on se place au niveau de la société tout entière, est-il normal que les entreprises de main-d’œuvre acquittent l’assurance chômage pour les sociétés qui ont licencié leurs employés, une fois les avoir remplacés par des robots ? Non ! On le constate, de nouveaux enjeux s’imposent à notre réflexion.
Ainsi, la santé n’est plus cantonnée dans les seuls accidents de la vie. Désormais, elle constitue un enjeu dans tous les domaines, au quotidien. Comment produire ? Comment se nourrir ? Quelles doivent être les relations au sein même de l’entreprise ? C’est donc une nouvelle définition de la santé qu’il convient d’adopter.
De même, pour les retraites, il faut s’interroger sur la conception même de la retraite : sommes-nous toujours dans un système de salaires différés ? Peut-on affirmer encore qu’aujourd’hui les retraites se résument à l’accumulation de points ou d’annuités, additionnés tout au long de la carrière ?
Du reste, les termes mêmes de « retraite par répartition » maintiennent de nombreuses ambiguïtés : on a l’impression que l’on répartit les retraites. En réalité, les pensions sont calculées en fonction des salaires et des cotisations accumulés tout au long de la vie professionnelle. J’ignore s’il s’agit, stricto sensu, d’une répartition. À mon sens, cette répartition vaut certes d’une génération vers l’autre, mais non comme un mécanisme de solidarité proprement dit.
Dès lors que toutes ces questions sont posées, la gauche dispose de quatre ou cinq ans – peut-être davantage ! – pour réfléchir à un nouveau pacte social.