Intervention de Alain Chatillon

Réunion du 9 octobre 2012 à 14h30
Bisphénol a — Article 1er

Photo de Alain ChatillonAlain Chatillon :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je parlerai en tant que président d’un grand pôle de compétitivité qui regroupe l’ensemble des industriels du Sud-Ouest.

Si nous sommes tous d’accord sur les risques que représente le bisphénol A, il faut aujourd’hui nous assurer de la sécurité des produits de substitution, ce qui prendra, me semble-t-il, un certain temps.

Je ne sais pas, madame la ministre, qui vous a dit que ces produits étaient prêts. Si vous pouvez me donner les noms de ces industriels, je serais ravi. Pour ma part, je ne les connais pas !

Ce que je peux vous dire en revanche aujourd’hui, c’est qu’il faudra au moins deux à trois ans, le temps pour l’ANSES de vérifier que ces produits de substitution ne sont pas pires que le bisphénol lui-même.

Je rappelle à nos collègues que les Américains ont voulu, voilà un an, supprimer le bisphénol, notamment dans les produits « bio ». Ils ont trouvé un produit de substitution, une oléorésine, mais elle a empoisonné des milliers d’Américains tout en rendant certains produits impropres à la consommation…

N’accueillons pas la peste par peur du choléra, mes chers collègues ! Je crois qu’il faut être prudents et ne pas se précipiter.

Je précise que je ne parle pas dans l’intérêt financier des industriels, comme certains ont pu le supposer tout à l’heure.

En outre, je vous rappelle que l’étiquetage relève de la compétence européenne. Que va-t-il se passer, alors que le secteur agroalimentaire français est essentiellement composé de PME et de TPE, et que les grands groupes se situent plutôt dans les pays voisins ? Comment vont se dérouler les arbitrages sur l’étiquetage des produits fabriqués chez nos voisins suisses, allemands, ou autres ? Le processus va sans doute durer quelques années…

Je vous incite donc à la plus grande vigilance, mes chers collègues.

Si nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut trouver des solutions en urgence pour le bisphénol pour les bébés, pour le reste, ne confondons pas vitesse et précipitation, faute de quoi nous allons sérieusement affaiblir nos entreprises.

L’agroalimentaire, je le rappelle, représente 12 milliards d’euros d’excédent de la balance commerciale. Ne remettons pas en cause le travail de ces industriels en voulant aller trop vite alors que, aujourd’hui, tous sont – je vous l’assure – engagés dans la recherche de produits destinés à être substitués au bisphénol A. Mais il faut également que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail puisse travailler et cela prendra un certain temps, comme nous l’avons vu pour le bisphénol A.

Donc, un peu de mesure, un certain nombre d’amendements de mes collègues méritent véritablement notre attention.

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