Membre du groupe écologiste, je regrette de voir ce budget de la sécurité sociale repoussé au Sénat par une coalition hétéroclite, qui serait bien en peine de proposer un texte alternatif.
Il comporte pourtant des mesures justes et courageuses, sur le maintien de la prise en charge des soins, la lutte contre les déserts médicaux, la lutte contre les difficultés d'accès aux soins des plus jeunes et d'autres catégories de population. Vraiment, nous avons du mal à comprendre qu'il soit rejeté par une partie de la gauche au Sénat !
Je regrette aussi que M. Bapt ait omis, parmi les points adoptés au Sénat qu'il propose de retenir, deux amendements issus de la majorité. L'un crée une taxe sur l'aspartame, que nous ne voulons pas interdire, mais qui peut être dangereux dans certaines conditions : il s'agit en fait d'inciter à l'usage de produits de substitution ; j'aurais aimé sa reprise par notre rapporteur. L'autre crée, dans un article additionnel après l'article 23 bis, une taxe sur l'huile de palme, dont l'usage croît année après année, et s'inscrit dans la même logique : il s'agit d'inciter à lui substituer d'autres produits, d'autant que l'huile de palme est aujourd'hui l'une des moins taxées.
Il est dommage que ce budget de la sécurité sociale, que nous soutenons, ne contienne pas de signal clair en matière de santé environnementale et de fiscalité comportementale. Je sais qu'une loi de santé publique est annoncée, mais cela n'empêchait pas d'envoyer d'ores et déjà quelques signaux. Je regrette que l'on en reste là.