Oui, vous avez raison, j'en ai été surprise en arrivant au ministère. Un conseiller technique s'occupe désormais de la culture scientifique et technique à mon cabinet. Cela dit, le budget principal est au ministère de la culture. La question n'est pas nouvelle. Je me souviens m'en être plainte dans mes précédentes fonctions. Dans le cadre de l'acte III de la décentralisation, nous avons proposé au Premier ministre de définir des compétences claires dans ce domaine, en lien avec l'Association des régions de France (ARF), afin de résoudre ce problème en toute transparence et sans violence.
La démocratisation de l'accès à la formation des enseignants est importante. Les Ipes, les écoles normales, ont permis de promouvoir des jeunes de milieux modestes à ce métier, ce qui avait valeur d'exemple. Les trois fois 6 000 emplois d'avenir de professeurs rémunérés en deuxième année de licence sont un moyen de ramener cette diversité culturelle au sein du corps enseignant. Ces pré-recrutements soulignent le rôle essentiel de l'université dans la formation, disciplinaire et pédagogique, des enseignants. Elle formera non seulement les futurs professeurs des écoles et ceux du premier et du second cycle de l'enseignement secondaire, mais aussi les maîtres de conférences. Comment peut-on arriver dans un amphi, comparable à une jungle, sans disposer d'une formation préalable aux techniques, au savoir-être, au savoir-faire pédagogiques ? Cela s'apprend !
Monsieur Dupont, Bordeaux, Toulouse, Lyon et Strasbourg s'intéressent aux sociétés de réalisation. Ces initiatives permettront au plan Campus, aujourd'hui en panne, de redémarrer. Sur les SATT, nous sommes pragmatiques. Sur les IRT nous n'avons pas plus fait d'idéologie, puisque nous les avons relancés, même si nous ne les aurions pas montés de cette manière - nous n'aurions par exemple pas modifié les termes de l'appel d'offres quinze jours avant le dépôt des candidatures ! Nous pensons aux porteurs de projets, qui ont transpiré deux ans sang et eau pour constituer leurs dossiers. Nous essayons de rendre ces instituts le moins incompatibles possible avec le droit européen ; seul un projet a été à ce jour rejeté par Bruxelles. Nous avons retravaillé le sujet au sein du ministère, en simplifiant et en réunissant toutes les parties autour de la même table. Nous avons redémarré le projet de Valenciennes avec Valérie Létard, nous essayons de redémarrer celui de Toulouse : notre démarche est pragmatique. Chaque projet doit s'appuyer autant que possible sur un organisme existant, c'est le cas à Grenoble avec le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
Je suis assez favorable au sénat académique, même si j'ai appris qu'il ne fallait pas utiliser ce mot dans pareil contexte... Nous ne pouvons demander aux présidents d'université de tout faire, d'être bons en tout. Il faut distinguer ce qui relève de la stratégie scientifique et de la formation d'une part, de la mutualisation des services et de l'international de l'autre. L'université de Lorraine a expérimenté le sénat académique...