Intervention de Jean-Michel Baylet

Réunion du 4 décembre 2012 à 16h00
Débat sur l'emploi la formation et la qualification des jeunes

Photo de Jean-Michel BayletJean-Michel Baylet :

Toutefois, cette réforme ne pourra être menée sans que soit engagée parallèlement une profonde réflexion sur la formation professionnelle. Ce serait un signal fort envoyé aux jeunes de notre pays, surtout à ceux d’entre eux qui sont le moins qualifiés. Vous l’avez rappelé, monsieur le ministre, la mobilisation pour améliorer l’accès des jeunes à la formation doit être érigée en priorité.

Il s’agit là de deux chantiers particulièrement ambitieux, qui exigent la mobilisation de toutes les forces vives de la nation.

Actuellement – faut-il le rappeler ? –, chaque année, près de 140 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme : moins d’un tiers d’entre eux trouvent rapidement un emploi durable. La plupart des jeunes non qualifiés subissent la précarité des emplois temporaires – « petits boulots », missions d’intérim ou contrats à durée déterminée rarement renouvelés –, quand ils ne sont pas tout simplement au chômage. Cinq à dix ans après la fin de leurs études, 9 % des diplômés de l’enseignement supérieur occupent un emploi temporaire, contre 26 % des non-diplômés.

Sur la base de ce constat, il est clair que la formation des jeunes doit devenir un enjeu central. Cela implique avant tout la mise en place d’une véritable politique de l’orientation à l’école. Actuellement, celle-ci ne joue pas son rôle d’articulation entre le milieu scolaire et le monde du travail ; de nombreux jeunes se trouvent ainsi poussés dans une voie qui ne les intéresse pas, qu’ils ont choisie par défaut et qui les conduit souvent vers des formations sans avenir.

L’orientation doit impérativement répondre à la fois aux besoins du marché de l’emploi et aux aspirations des jeunes, ainsi que prendre en compte les compétences de ces derniers. Elle doit leur offrir la possibilité de découvrir plusieurs environnements professionnels. Enfin, elle doit mobiliser plusieurs acteurs, au-delà des seuls conseillers d’orientation.

Par exemple, pourquoi ne pas nous inspirer du système institué par certains pays, dans lesquels l’orientation fait partie intégrante du cursus scolaire ? Ainsi, en Allemagne, des enseignants formés à cette discipline consacrent une partie de leur temps à l’orientation, en mettant l’accent sur les exigences du monde du travail. Les élèves peuvent également se rendre à des ateliers d’orientation ou à des entretiens individuels et bénéficier d’un bilan de compétences personnalisé.

Monsieur le ministre, vous avez la volonté de rénover le service public de l’orientation, en lien avec le ministère de l’éducation nationale.

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