Je sais que la formation fait partie des compétences régionales qui seront renforcées dans le cadre du nouvel acte de la décentralisation. Je m’en félicite d’autant plus que l’insertion professionnelle fait appel à un mécanisme complexe, sans véritable concertation entre les différents acteurs. Permettez à cet égard au président de conseil général que je suis de préciser que, même si cela ne relève pas directement des compétences des départements, ceux-ci accompagnent néanmoins les régions dans ce travail de formation.
Par ailleurs, vous avez récemment reçu les partenaires de la table ronde sur la formation professionnelle pour discuter des contours d’un accord-cadre pour la formation des jeunes et des demandeurs d’emploi. Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet ?
Garantir à tous une qualification représente un enjeu considérable. Cela nécessite que l’on s’attache à développer les différentes voies de la formation, notamment celle de l’alternance, véritable passeport pour l’emploi des jeunes. Celle-ci permet d’apprendre un métier sans quitter tout à fait le système scolaire, d’obtenir une qualification reconnue et un savoir-faire indiscutable. Nous le savons, son intérêt et son efficacité en termes d’insertion professionnelle font l’objet d’un large consensus : de fait, parmi les jeunes bénéficiant de ce dispositif, huit sur dix obtiennent un emploi.
À mon sens, s’agissant des jeunes les moins qualifiés, il faut renforcer les actions de lutte contre l’illettrisme dans le parcours vers l’insertion professionnelle. Trop d’élèves quittent l’école sans avoir acquis les savoirs de base pourtant indispensables pour prétendre à un emploi.
Enfin et surtout, si l’on veut mener une grande réforme de la formation professionnelle, il faudra évidemment revaloriser l’enseignement professionnel. C’est indispensable.
Pendant très longtemps – et c’est malheureusement encore largement le cas aujourd’hui –, les métiers manuels ont pâti d’une image négative auprès des jeunes, mais aussi et peut-être surtout auprès de leurs parents. L’orientation vers les filières technologiques ou professionnelles est souvent méprisée, considérée comme une voie d’échec qui accueille les « décrocheurs » et les élèves les moins bons. Pourtant, chaque année, certains métiers peinent à recruter, faute de candidats. Cette situation est totalement aberrante, particulièrement au regard du marché de l’emploi actuel.
Monsieur le ministre, la tâche qui vous incombe est ambitieuse et ardue. Soyez assuré que les sénateurs radicaux de gauche et, plus largement, ceux du RDSE, toutes sensibilités confondues, vous épauleront dans cette démarche, pour que la jeunesse de notre pays puisse garder espoir dans son avenir ! §