Intervention de Jean Desessard

Réunion du 4 décembre 2012 à 16h00
Débat sur l'emploi la formation et la qualification des jeunes

Photo de Jean DesessardJean Desessard :

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, fin septembre, à l’occasion de l’examen du projet de loi portant création des emplois d’avenir, nous avons rappelé la situation préoccupante des jeunes face à l’emploi, et plus particulièrement celle des moins qualifiés d’entre eux. De fait, le taux de chômage des jeunes est deux fois plus élevé que celui de l’ensemble des actifs, et atteint 45 % pour ceux qui n’ont pas de diplôme : les chiffres sont frappants.

L’étude publiée par la DARES en novembre 2011 soulignait que « les jeunes actifs cumulent deux handicaps sur le marché du travail : ils sont en moyenne peu diplômés, car au sein d’une génération ce sont les jeunes les moins diplômés qui entrent le plus tôt sur le marché du travail, et ils ont moins d’expérience professionnelle que les plus âgés ».

Monsieur le ministre, savoir que, depuis quelques jours, les premiers contrats « emplois d’avenir » sont signés ne peut donc que nous réjouir.

Certes, nous le savons, ce dispositif n’a pas à lui seul le pouvoir d’inverser l’évolution du taux de chômage des jeunes. Néanmoins, il faut saluer le pari de la formation que nous avons fait à travers ce dispositif, notamment via son ciblage sur les jeunes sans qualification, en situation de précarité.

Si la crise accentue les difficultés rencontrées par les jeunes qui s’insèrent dans la vie professionnelle, elle n’est pas seule responsable de leur taux de chômage élevé. C’est pourquoi il s’agit de s’intéresser à ce qui bloque aujourd’hui l’accès à l’emploi, à l’insertion professionnelle, à une situation personnelle stable.

Si, depuis plusieurs années, nous avons fait des jeunes une catégorie cible des politiques publiques et de leur insertion professionnelle un enjeu socioéconomique majeur, c’est bien parce que leur rapport à l’emploi a été profondément bouleversé – M. Larcher l’a particulièrement souligné – et parce que l’acquisition de la première expérience professionnelle ne va plus de soi.

Monsieur le ministre, je souhaite donc saisir l’occasion du débat que vous avez engagé pour évoquer trois points essentiels : l’orientation professionnelle, l’accueil et l’accompagnement, enfin et surtout l’évolution de l’organisation du travail et ses conséquences pour les jeunes.

En ce qui concerne les deux premiers points, je m’appuierai sur les résultats de l’enquête « orientation et formation professionnelle » conduite par la Jeunesse ouvrière chrétienne, la JOC.

Cette étude, qui s’est conclue à la fin de la semaine dernière par des états généraux régionaux, est particulièrement intéressante eu égard à la méthode utilisée et au public interrogé.

S’agissant de la méthode, dans le droit fil des principes de l’éducation populaire, cette enquête a été réalisée par des jeunes, pour les jeunes, …

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