Je vous remercie d'avoir bien exposé les problématiques relatives à la fois au groupe Canal et à CanalSat. Je suis convaincu que Canal + a très fortement contribué au succès du cinéma français et à sa notoriété dans le monde. Vous avez cependant peu évoqué votre spécificité de chaîne par abonnement et l'avenir de votre modèle économique. Quel est-il selon vous et quel est l'objectif de compléter votre offre avec des chaînes en clair ?
Vous avez souligné l'importance d'investir massivement afin de faire évoluer notre fiction et de lui assurer une reconnaissance internationale. Je vous rejoins mais la question se pose de savoir si l'on souhaite être un producteur français avec des programmes ambitieux mais spécifiques, ou si l'on se contente de s'adapter au modèle américain. Je reconnais qu'une série comme Les revenants trace une ligne intéressante et s'intègre bien dans une stratégie à la fois ambitieuse et internationale.
Ce que vous avez évoqué sur la distorsion de concurrence, notamment fiscale, avec les grands acteurs américains, est une réalité incontestable. Dans le monde de la presse, on assiste aux mêmes phénomènes et l'on ne pourra pas continuer longtemps sur le même chemin.
Quels sont, par ailleurs, les contours de l'offre Canal Infinity ? Quel est l'intérêt de la position de monopole de CanalSat dans le secteur de la distribution audiovisuelle ? S'agissant des programmes sportifs, imaginez-vous qu'on interdise l'achat de programmes au prétexte que la société acquéreur soit en déficit ? S'agissant des droits audiovisuels, il s'agit d'un sujet majeur, notamment pour le service public. Notons néanmoins qu'il sera complexe de modifier profondément le paysage dans lequel les producteurs sont des acteurs essentiels.