S'agissant de l'avenir économique du groupe, j'insiste tout d'abord sur le fait que nous sommes convaincus que nous pouvons profiter de la mondialisation, car nous développons un modèle spécifique. Les acteurs américains se développent mais leurs investissements sont concentrés sur des offres « coeur de marché », dites « mass market » en bon français. Canal fait, quant à lui, du « divertissement à valeur ajoutée culturelle ». La sophistication technique ou dans l'écriture, ainsi que les nouveautés apportées par ses projets traduisent un traitement spécifique de la fiction et nous permettent de nous distinguer des autres acteurs. Les capacités offertes par le numérique nous donnent aujourd'hui la chance de développer ce modèle à l'étranger. Il s'agit d'un moyen de faire vivre l'exception culturelle française.
Je tiens à insister sur le fait que le succès des programmes audiovisuels nécessite des investissements massifs. Notre projet est donc de développer des contenus de classe mondiale dans le « divertissement à valeur ajoutée culturelle ». Pour les financer, les trois axes sont la coproduction internationale, l'extension du groupe (Vietnam, Afrique), et le développement dans le gratuit en France et en Pologne, qui devrait permettre d'accroître le niveau de nos ressources. Cette diversification dans la télévision gratuite constitue donc un complément de financement, qui s'inscrit dans le modèle de la chronologie des médias, avec l'utilisation des différentes fenêtres d'exploitation audiovisuelles des films.