Notre collègue Christian Bourquin a effectivement eu raison de rappeler le travail des présidents de région.
Cela étant, le texte peut être encore amélioré, grâce à nos débats et à nos amendements.
Le Gouvernement étant attentif et ouvert aux propositions de sa majorité – je le souligne avec plaisir –, c’est à partir d’un projet de loi respectueux de la parité, des enjeux écologiques, des PME et des régions que nous allons discuter ; autant dire que nous partons déjà d’une bonne base.
Le Gouvernement a bien pris la mesure du défi économique et industriel, et il y met les moyens. Avec une capacité d’investissement de 40 milliards à 70 milliards d’euros, nous pouvons raisonnablement espérer financer de beaux projets, y compris grâce à un effet de levier qui pourrait nous mener au-delà encore. Comme vous, monsieur le ministre, je crois qu’il faut agir vite et cette réactivité vous honore.
En effet, il y a urgence, car, pour 10, 3 % de la population active en France, c’est la galère du chômage et l’anxiété de la précarité. La BPI concerne aussi l’emploi, on n’en parle pas suffisamment ! À cet égard, il est naturel que les représentants des salariés et de la société civile soient présents dans les instances de gouvernance, même si nous pensons, comme d’autres de nos collègues, que le Conseil économique, social et environnemental ainsi que la Banque de France, pour son expertise, devraient y être davantage associés.
La Banque publique d’investissement n’est pas qu’un nouvel organisme bancaire de plus, comme on a pu le dire, qui s’ajoute et regroupe tous les autres. Non, la BPI est une nouvelle institution nationale, éthique, stratégique et ancrée dans le réel.
L’économie réelle, ce sont les TPE et les PME, qui éprouvent tant de difficultés à se financer auprès des banques, qui ne s’y retrouvent plus entre tous les acteurs financiers, qui ne sont pas accompagnées dans leurs projets, qui doivent résister dans des délais de gestion bien trop longs. La réalité, c’est qu’elles sont « le plus grand employeur » de France et qu’elles n’arrivent plus à préserver les emplois ni à en créer.
Alors, oui, il faut agir maintenant, mais la rapidité d’action ne doit pas s’appliquer qu’au Gouvernement et au Parlement, avec le vote de cette loi. Elle doit surtout s’appliquer après le débat, au moment de la gestion des dossiers de financement des entreprises.
La Banque publique d’investissement que nous souhaitons est une banque innovante, qui supplée aux défaillances du système bancaire classique et qui prend des « risques stratégiques » en faveur de projets d’avenir, en sachant s’affranchir d’une logique purement comptable et financière. La BPI, pour répondre véritablement aux problèmes concrets des entrepreneurs, doit constituer un guichet unique, surtout au niveau régional, et ainsi mettre fin à un système complètement illisible, qui multiplie les organismes, les interlocuteurs et les démarches administratives, autorisant d’ailleurs tous les excès.
Le président Philippe Marini a évoqué le FSI ; cet outil était effectivement intéressant, mais on a pu aussi constater qu’il s’était engagé dans des interventions qui ne correspondaient pas aux orientations stratégiques de départ.