Est-il nécessaire d’ajouter encore une couche, à savoir la surveillance des réformes structurelles, éventuellement assortie de sanctions financières ?
Qu’on ne s’y trompe pas : je ne suis pas par principe hostile aux réformes structurelles dès lors qu’elles ont une justification pragmatique et qu’elles sont menées dans la concertation, mais l’Europe ne doit pas devenir un carcan et les réformes ne peuvent pas être imposées d’en haut. La construction européenne ne saurait être une nouvelle mouture du despotisme éclairé.
Je reconnais tout à fait que le bon fonctionnement de l’Union économique et monétaire requiert une étroite coordination des politiques économiques et budgétaires. Mais une coordination, c’est avant tout un dialogue, une synthèse, une coopération. Ce n’est pas une vision unique imposée sous la menace de sanctions.
J’ajouterai que le bon fonctionnement de l’Union économique et monétaire ne peut se réduire à la rigueur budgétaire et aux réformes structurelles. Dans une union monétaire, les différentiels de compétitivité ne peuvent se corriger par des dévaluations. Le risque, c’est que l’ajustement se fasse par les salaires et les prestations publiques, autrement dit en tirant le modèle social vers le bas, ce dont nous ne voulons à aucun prix.