Je n’ai pas l’ambition d’être le plus compétent en matière de logement. En revanche, j’ai suivi très activement les projets de loi ayant été adoptés dans un passé récent, que vous êtes d’ailleurs en train de déconstruire, tendant à favoriser l’intercommunalité dans notre pays et à faire en sorte que toutes les communes de France appartiennent à une intercommunalité, pour mettre fin à la parcellisation en 36 000 communes de notre territoire, laquelle fait de notre pays une exception en Europe.
Je suis à la fois attaché à l’existence des communes et déterminé à ce qu’il y ait une action intercommunale définie et durable en vue de réaliser un travail collectif. Dès lors, je ne comprends pas votre opposition de principe à la mutualisation intercommunale, qui est au cœur même de la construction de nouveaux ensembles territoriaux.
En leur temps, Napoléon III et le baron Haussmann ont été plus courageux : ils ont fusionné dans un nouvel ensemble des communes extérieures à Paris, pour lui donner le périmètre qui est le sien aujourd'hui.
C’est grâce à la mutualisation que nous parvenons à rapprocher les modes de vie, à mettre en œuvre la solidarité, le partage des responsabilités. Je m’étonne que, d’un côté, on puisse demander – et c’est normal – des responsabilités plus grandes pour les intercommunalités en matière de services, en particulier dans le domaine des transports, et que, de l’autre, on ne puisse pas organiser d’une façon pertinente la répartition des logements. La mutualisation permettrait non pas d’organiser une quelconque ségrégation sociale, mais de tenir compte de la réalité des terrains disponibles et des flux de circulation.
Votre opposition de principe à la mutualisation est parfaitement incompréhensible, à moins que vous ne méconnaissiez ce qu’est l’intercommunalité, à savoir une étape vers un système plus intégré et plus solidaire.
Je suis d’autant plus étonné par votre position que, à ma connaissance, le parti socialiste, dans sa culture des collectivités locales, a souvent défendu, et peut-être même défend-il encore – mais je ne suis pas ici le plus qualifié pour porter la parole du parti socialiste –, …