Avant la création de l'Eprus, la France ne disposait pas, à la différence de tous les autres grands pays, d'un organisme de gestion des crises capable de prendre en charge la logistique de A à Z et d'assurer des conditions de travail optimales aux personnes mobilisées. Les volontaires se félicitent de pouvoir désormais se concentrer sur leur tâche sans perdre de temps à régler des questions matérielles. La gamme des interventions de l'établissement est plus large que celle de l'armée, dont les conditions d'emploi sont moins souples, et de la sécurité civile, spécialisée dans des missions de courte durée. En outre, la réserve comprend des praticiens de très nombreuses spécialités. L'armée n'a pas de pédiatres, requis en Haïti. J'ajoute que si l'Eprus compte des militaires et des sapeurs-pompiers parmi ses réservistes, il les emploie sous sa bannière, bien acceptée à l'étranger. Bilan : chacune des interventions s'est bien déroulée.
Les critiques formulées par la Cour des comptes concernant la gestion de la crise H1N1 ne visent pas l'Eprus, qui est d'abord et avant tout un logisticien ; la Cour estime au contraire que l'établissement a correctement assumé sa mission. Puisque vous me demandez mon avis, je vous dirai qu'il existe manifestement des marges de progrès dans la gestion de tels épisodes. En particulier, la réponse pourrait être plus graduée et la communication auprès du grand public, plus fine. En s'appuyant sur des centres de vaccination créés ex nihilo plutôt que sur les médecins libéraux et les hôpitaux, les pouvoirs publics se sont privés de relais de communication puissants dans le monde médical. De plus, les accords passés dans l'urgence avec les laboratoires n'ont pas été à l'avantage de l'administration, qu'il s'agisse des conditions de rupture des contrats ou des options de réduction des quantités. Mais reconnaissons que la critique est facile après-coup et n'oublions pas que les délais de décision imposés par la situation étaient très serrés.