Merci aux deux rapporteurs pour ce travail remarquable. Lorsqu'on parle de prostitution, on est souvent très seul et beaucoup moqué, renvoyé aux ligues de vertu. Le « plus vieux métier du monde » ? Plutôt la plus vieille violence du monde contre les femmes !
L'exposé des motifs de la loi suédoise rappelle, à juste titre, qu'il n'y aura pas d'égalité possible entre les hommes et les femmes tant qu'on pourra acheter, vendre ou louer le corps des autres, et surtout celui des femmes. Le fait que la prostitution soit admise dans une société impacte terriblement l'égalité entre les hommes et les femmes mais aussi la représentation de la sexualité des femmes : admettre la prostitution, c'est valider l'idée que leur sexualité est passive, sans désir.
On entend souvent dire que la pénalisation du client fragiliserait les personnes prostituées et donc ne permettrait pas de lutter efficacement contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Cet argument trouble des personnes qui seraient prêtes à nous rejoindre.
Au-delà de la prostitution, il faut également s'interroger sur l'industrie de la pornographie.
Je suis tombée hier sur une phrase que je fais mienne : « Lorsqu'on a aboli l'esclavage, on ne s'est pas contenté d'abolir la traite ».