Madame la ministre, je vous remercie des précisions que vous avez apportées au nom du ministre de l’agriculture.
Pour autant, mon inquiétude n’a pas diminué. Les agriculteurs sont des acteurs parfaitement responsables : ils savent qu’ils doivent s’engager dans des actions visant à diminuer les pollutions, notamment d’origine animale. Cet engagement est constant depuis déjà de nombreuses années.
Vous avez évoqué à plusieurs reprises dans votre réponse une concertation : ce n’est pas forcément le mot qui vient à l’esprit de ceux qui ont pris part à des réunions où les représentants des services de l’État étaient beaucoup plus nombreux que ceux de la profession agricole. Cette concertation n’a pas laissé de souvenirs très marquants à ces derniers, qui attendaient des réponses aux questions qu’ils posaient.
Les vraies questions sont les suivantes.
Premièrement, est-il justifié que des territoires où les taux de nitrates sont de l’ordre de 12 à 18 milligrammes par litre, alors que le taux de référence était jusqu’à présent de 40 à 50 milligrammes par litre, puissent relever des zones dites vulnérables ?
Deuxièmement, quel est le financement prévu ? Le ministre de l’agriculture m’avait écrit pour tenter de me rassurer ; j’ai retrouvé les formules qu’il avait employées dans votre réponse. Dans le budget du ministère de l’agriculture n’apparaît aucune ligne spécifiquement dévolue au financement des mises aux normes : des crédits seront-ils prélevés sur une autre ligne ? N’allons-nous pas, finalement, être confrontés à une insuffisance de crédits ? La question est majeure.
En conclusion, je tiens à dire que j’ai été particulièrement frappé du découragement qui saisit aujourd'hui les éleveurs. On constate une tendance très forte au retournement des prairies, c'est-à-dire à la transformation des terres destinées à l’élevage en terres céréalières. Ce découragement atteint notamment les jeunes agriculteurs, qui hésitent désormais à s’engager dans l’élevage ou, s’ils se sont déjà installés, préfèrent vendre leur cheptel en vue de se consacrer à la culture de céréales, voire à d’autres activités. Il y va véritablement, madame la ministre, de l’avenir de l’élevage français, lequel mérite d’être défendu compte tenu de la qualité de ses produits. Je ne doute pas que vous transmettrez ces observations au ministre de l’agriculture.