Monsieur le sénateur, vous m'interrogez sur la situation de l'hébergement social d’urgence, plus particulièrement en Île-de-France, où la tension dans ce domaine est particulièrement forte.
Le Premier ministre et moi-même avons d’ores et déjà travaillé sur cette question, notamment à l’occasion de la conférence nationale contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale. Vous avez parfaitement raison de rappeler que, à aucun moment, l'hébergement en hôtel ne peut et ne doit être considéré comme une solution pérenne. Le Premier ministre s'est d'ailleurs exprimé à ce sujet, et la circulaire du 4 janvier dernier précise de manière très claire que le « recours à l'hôtel ou à des accueils ne respectant pas un niveau de qualité satisfaisant et ne permettant pas de faire de l'accompagnement de qualité doit être évité ».
C'est bien le chemin que nous prenons, celui d'une pérennisation de lieux d'accueil de bonne qualité offrant des solutions d’accompagnement. Par ailleurs, nous développons, en relation avec la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement en Île-de-France, la DRIHL, des services intégrés d'accueil et d'orientation, des dispositifs d'accompagnement vers et dans le logement, des solutions d’intermédiation locative, autant de réponses permettant d’assurer à ces familles un accompagnement de bonne qualité et utile vers un relogement définitif.
Ce ne sont pas là que de vaines paroles. En effet, ces engagements feront l’objet d’un accompagnement financier dans le cadre du budget 2013. Au cours de cette année, 9 000 places d'hébergement d’urgence et 9 000 places en logement accompagné seront créées. Cet effort extrêmement important nous permettra d'apporter une réponse structurelle.
Par ailleurs, force est de constater que le recours aux hôtels en Île-de-France est lié à l’aggravation de la crise et à l’augmentation des besoins en hébergement puisque le dispositif généraliste comptait au mois de juin 2012 plus de 31 100 places, soit une augmentation de 43 % par rapport à 2007. La réalité de la crise, il faut en être conscient, c'est une réalité humaine et sociale extrêmement violente, qui a des conséquences sur les hommes, les femmes, les familles. Cette situation nous a contraints ces derniers mois, tout particulièrement à l'automne, à accroître de manière très significative le nombre de places d'accueil et d’offres d’accompagnement. C’est en effet à cette période que nous avons constaté une aggravation de la situation, notamment celle des familles.
De fait, l'accompagnement renforcé des publics hébergés à l'hôtel fait partie de nos priorités, tout spécialement en Île-de-France. Le projet territorial de sortie d’hiver, sur lequel travaille d’ores et déjà la préfecture, sera l’un des éléments devant permettre d’aboutir à un système d'hébergement différencié, lequel s'accompagnera bien évidemment d’une mobilisation très importante de logements sociaux destinés à accueillir les personnes bénéficiant du droit au logement opposable, le DALO – c'est le cas d’un certain nombre des personnes hébergées en hôtel –, et d’un soutien à l’effort massif de construction en faveur duquel s’est engagé le Gouvernement.