Madame la ministre, ma question porte sur la situation financière préoccupante de l’association l’Amicale du Nid Rhône.
À Lyon, depuis 1966, cette association accueille, héberge, accompagne et forme, dans son centre d’hébergement et de réinsertion sociale, ou CHRS, de 95 places, des femmes et des hommes, avec ou sans enfants, ayant connu des situations de violence, et plus particulièrement des prostitués, majoritairement des femmes.
La qualité et l’efficacité de ce travail sont reconnues par les élus et les acteurs locaux.
Les personnes accueillies ont un long et lourd parcours de reconstruction à accomplir avant d’envisager une insertion sociale, professionnelle, et d’acquérir un logement.
Les nombreuses violences vécues et les conséquences traumatiques qui en résultent nécessitent un accompagnement global, spécialisé, professionnel, basé sur la complémentarité des différents services de ce CHRS : un accueil de jour, un hébergement, avec des places en appartement dit « éclaté », un atelier d’adaptation à la vie active.
Ce sont plusieurs centaines de personnes qui sont prises en charge, chaque année, par l’Amicale du Nid Rhône.
Cette association indique être confrontée depuis plusieurs années à des baisses de financement entraînant des déficits importants.
En septembre 2011, j’avais interpellé le précédent gouvernement sur ce sujet, puisque, cette année-là, pour la première fois, la dotation de cette association était inférieure à celle des années précédentes.
J’ai de nouveau été alertée par l’Amicale du Nid Rhône sur ses difficultés de financement, dues surtout aux impayés de l’État. Pour 2011, ces derniers s’élèvent, en cumulé, à 319 239 euros.
Cette situation peut entraîner, dans un délai très court, la cessation de paiement de l’association tout entière et, en conséquence, la cessation d’activité, le licenciement de deux cents salariés et l’arrêt de ses missions.
L’établissement a déjà engagé un effort très important pour réduire ses coûts, tout en préservant la qualité de l’accueil et de l’accompagnement des personnes aidées. Il ne pourra faire plus.
Je connais l’engagement du Gouvernement sur le dossier de la prostitution. On ne pourra envisager de résorber celle-ci – je doute en effet qu’on puisse l’abolir – si l’on ne donne pas les moyens aux associations de mener à bien leurs actions de réinsertion.
Madame la ministre, il est important que l’État assume ses engagements à l’égard de l’Amicale du Nid Rhône. Je vous remercie de m’indiquer les moyens que vous comptez mettre en œuvre pour qu’il en soit ainsi.