Monsieur le ministre, j’évoquerai d’abord trois points à propos du cadre budgétaire.
Concernant les dépenses d’administration, la Commission voudrait les faire augmenter de 25 % en les portant à 60 milliards d’euros. Qu’en pensez-vous ?
Les dépenses liées à la politique étrangère de l’Union s’élèveraient à 60 milliards d’euros. Pensez-vous que ce montant soit cohérent avec la faible valeur ajoutée constatée en ce domaine, notamment à l’occasion de notre intervention au Mali ?
Quant à la politique de cohésion, il ne semble pas que les leçons de la période précédente aient porté, si j’en juge par les quelque 55 milliards d’euros qu’il a fallu redéployer – car non engagés –, dans le cadre du pacte de croissance de juillet dernier.
J’en viens à une autre question, celle de Chypre, qui présente un besoin d’assainissement financier. Cet État de l’Union ne fera plus ses fins de mois au-delà mars prochain. Le besoin de financement de la République de Chypre est de l’ordre de 17 milliards d’euros, soit l’équivalent de son PIB.
Allons-nous, monsieur le ministre, profiter de cette situation pour enfin soumettre à une conditionnalité l’octroi de cette aide financière ? Chypre a l’impôt sur les sociétés le plus bas de l’Union européenne ! Vous demandiez que l’on vous tende la perche en matière de paradis fiscaux… Arriverons-nous à faire ce que nous n’avons pas su – ou voulu – faire avec l’Irlande ? Est-il concevable de demander aux États qui contribuent d’accepter la concurrence déloyale d’États qui vivent sur des modèles fiscaux aussi éloignés du nôtre ?