En termes de développement, la première priorité est de finir le travail commencé mais interrompu faute d'argent. Pour cela, il faut une bonne coordination entre la banque mondiale, la banque africaine de développement, mais aussi, ne l'oublions pas, la banque européenne d'investissement. La coordination de l'aide de l'Union européenne et de celle des ses états membres est une question insoluble, c'est pourquoi je prône une stratégie flexible permettant de « mettre des drapeaux » sur certains projets. L'Europe est le premier donateur en Afrique, mais les pays européens veulent aussi garder une certaine autonomie. Il est possible de réexaminer les procédures pour aboutir une meilleure coordination, mais il faut que les états membres le veuillent. Le calendrier est crucial, car bientôt tout le monde va oublier le Sahel. J'ai personnellement participé dix fois au G8, et j'ai constaté que nous n'avons jamais tenu les engagements pris, ce qui n'est pas étonnant pour une structure qui n'a pas de secrétariat permanent.
La question du Nord-Mali est naturellement centrale. Elle ne concerne d'ailleurs pas que les Touaregs qui sont minoritaires, même au Nord. Beaucoup de responsables internationaux s'accordent à dire que, sans élections claires et transparentes, il n'est pas possible d'avancer.