L’agriculture en porte témoignage, monsieur le ministre. Elle connaît au moins une révolution par génération ; il y a peu d’autres activités dont on pourrait en dire autant !
L’économie rurale reste aujourd’hui fortement liée à l’agriculture. Dire cela, ce n’est pas méconnaître l’importance du tissu des PME rurales et les activités artisanales et commerciales qui assurent la diversité de l’économie rurale, ni négliger le nécessaire essor de l’économie numérique, ni oublier les services publics et les services aux personnes, particulièrement ceux qui touchent à la santé et à l’éducation.
Il serait cependant vain de nier que l’agriculture, avec l’ensemble des activités qui y sont liées, occupe aujourd’hui la première place. Or cette richesse, sans laquelle on ne parlera plus demain de ruralité, est aujourd’hui à plus d’un titre menacée.
Sur les sept prochaines années, 373, 5 milliards d’euros seront consacrés à l’agriculture européenne, soit 47, 5 milliards de moins que sur la période précédente. Certes, cette baisse de 13 % ne sera répercutée qu’à hauteur de 3 % en France. Le Gouvernement cherche à nous rassurer en soutenant que le pire a été évité. Cette amère victoire, si c’en est une, ne doit pas masquer la réalité : au total, la France percevra 55, 8 milliards d’euros entre 2014 et 2020 au lieu des 57, 3 milliards de la période précédente.
Quand on se souvient des accords de Berlin qui avaient sanctuarisé pour dix ans le montant des crédits de la politique agricole commune, …