Le conflit autour du plan de sauvegarde qui oppose depuis plusieurs mois la direction de Presstalis à ses salariés a pour conséquence la multiplication des actions de blocage de la diffusion des journaux, notamment à Paris et en région parisienne. Quelle part les éditeurs ont-ils pris aux tentatives de redressement des comptes ? Quelles sont les conséquences du conflit pour eux ? Quels sont les titres les plus touchés ? Qu'attendez-vous de la médiation confiée à M. Redding et du Gouvernement en général ?
Les représentants du syndicat général du livre et de la communication écrite soulignent la responsabilité des éditeurs, qui sont à la fois actionnaires et clients de Presstalis - ce qui est à la limite du conflit d'intérêt -, dans la dégradation des comptes depuis le départ du groupe Lagardère. Ils mettent en cause l'instauration de barèmes sous-évalués, comme l'avait déjà fait M. Mettling dans un rapport de 2010. Michel Françaix, dans son avis budgétaire pour 2013, a critiqué ouvertement l'immobilisme et le manque de solidarité des éditeurs, qu'il estime responsables de la situation économique actuelle de Presstalis. Qu'en pensez-vous ? Le mode de gouvernance de la distribution de la presse, sans instance indépendante de régulation, vous paraît-il efficace ?
Parmi les modes de diffusion de la presse (abonnement, voie postale, portage ou vente au numéro, qu'avait encouragée la loi Bichet du 2 avril 1947), constate-t-on une évolution au profit des abonnements ? Les kiosquiers, semble-t-il, se lancent dans le portage à domicile, aujourd'hui pour Le Figaro, demain pour d'autres titres qui sont intéressés. Le développement de la presse numérique modifie-t-il les habitudes des lecteurs ? Les récentes difficultés de livraison détournent-elles les lecteurs des kiosques ? Estimez-vous envisageable un système de livraison des marchands de journaux qui soit indépendant de Presstalis ?
Faut-il réorienter les aides à la presse vers la diffusion de la presse au numéro ? Que pensez-vous de la proposition du rapport Françaix consistant à lier l'attribution d'aides à l'adoption, par les rédactions, d'une charte déontologique ? Qu'attendez-vous du groupe de travail confié à M. Maistre ?
Une table ronde aurait été bienvenue, afin que les acteurs puissent se parler. Presstalis a refusé, demandé des auditions, puis il a annulé son rendez-vous avec nous ! Cela nous choque. Merci à vous d'être venu.