Quand un kiosque ne reçoit pas les quotidiens, il ferme pour la journée. Quand il ferme, seuls 70 % des clients se rendent dans un autre point de vente. Et moins le maillage est dense, moins il y a de ventes au numéro. Le taux de fidélisation par le portage est presque de 15 % supérieur à celui des abonnés par la Poste. C'est un service à très forte valeur ajoutée. Notre orientation générale est donc de développer la vente au numéro et le portage.
La loi Bichet, en 1947, a ouvert une vraie liberté pour créer des supports : il n'y a pas de ticket d'entrée : on accède immédiatement à l'un des réseaux de distribution les plus développés et, par lui, à près de 30 000 points de vente. Mais cette loi organisait aussi une distribution mutualisée. Des évolutions juridiques sont souhaitables. L'autorité de régulation de la diffusion de la presse devrait voir ses pouvoirs renforcés afin de protéger ce principe de mutualisation.
Les délais de préavis pour passer d'une messagerie à une autre sont si faibles qu'ils encouragent une logique de « cavalerie » et de profit sur le court terme. Or, le gain ainsi engrangé par l'éditeur constitue une perte pour le secteur. Cette logique va à l'encontre de la solidarité et de la mutualisation des flux, qui sont les piliers du système de distribution de la presse.