Aucune norme supplémentaire n'est prévue pour les agriculteurs. On ne revient évidemment pas sur ce qui a été fait à la suite du scandale de la vache folle et qui fonctionne. La question ne se pose que pour les produits transformés à base de viande.
La production de lait, de porcs, ou de bovins dépend de protéines végétales qui viennent à 90 % de soja OGM. Comment faire autrement ? Si on produit des céréales pour les exporter, cela ne profite pas à l'alimentation animale. Seules les rotations de cultures permettent de faire des productions intermédiaires. Grâce à ce système, certains producteurs sont autonomes à 90 %, avec des productions par vache de 9 000 à 10 000 litres de lait. Mais cela suppose un changement de modèle.
Les circuits courts, locaux, moyens ou régionaux sont utiles, et ne cesseront de se développer, à condition qu'ils soient encadrés. Mais ils ne remplaceront jamais l'industrie agroalimentaire. La région parisienne compte 12 ou 13 millions d'habitants. Déjà au XIVe siècle, la boucherie située à côté de Notre-Dame était une grosse usine, conçue pour nourrir 50 000 personnes. La consommation de masse a toujours nécessité une industrie. Il faut simplement que l'industrie se soumette à des garanties de qualité et de traçabilité, et qu'elle permette de défendre une certaine culture alimentaire. Le salon de l'agriculture sera l'occasion d'en parler, et je vous invite le jeudi soir à un grand pot-au-feu de viande bovine française. (Applaudissements)