Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je remercie M. Jean-Pierre Chevènement et les membres du groupe RDSE d’avoir pris l’initiative de ce débat particulièrement opportun : nous sommes tous attachés à envisager l’avenir, notamment dans le domaine de l’énergie.
Pendant des décennies, le dossier de l’énergie a été assez rarement évoqué au Parlement. Le premier débat – sans vote –organisé sur ce sujet remonte à 1989. Le suivant, amorcé par le ministre chargé de l’énergie de l’époque, Gérard Longuet, eut lieu en 1993.
Quant aux lois traitant de l’organisation du système électrique – je ne parle pas des lois relatives à l’entreposage des déchets nucléaires –, elles ont été élaborées plus tardivement. La première d’entre elles, portée par la gauche, fut celle du 10 février 2000, qui visait à ouvrir les marchés et à fixer un certain nombre d’orientations dans le domaine des énergies. Par la suite, le rythme législatif s’accéléra, puisque le Parlement fut amené à voter de tels textes tous les deux ans, puis chaque année, voire plusieurs fois par an. Il faut se réjouir que le Parlement se soit saisi de ce sujet.
Pour autant, faut-il critiquer ceux qui ont mis en place une politique courageuse d’installation de réacteurs nucléaires –ils sont au nombre de cinquante-huit aujourd’hui – sans réelle approbation des représentants du peuple ? Je ne le crois pas, car si une telle politique n’avait pas été engagée, la France aurait à mon avis beaucoup souffert.